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Pourquoi le discours de victime de Moncef Marzouki ne marchera pas
Publié dans Business News le 12 - 12 - 2014

Les discours des deux candidats à la présidentielle se démarquent l'un de l'autre par leur ton et leur thèmes centraux. Moncef Marzouki tente d'alerter contre le retour de l'ancien régime matérialisé par l'autre candidat, Béji Caïd Essebsi. Ce dernier se pose en sauveur de l'Etat et de son prestige et s'indigne de la violence incarnée par son concurrent. Toutefois, le discours de Moncef Marzouki et de sa campagne se distingue par la volonté systématique de se poser en victime.

« L'Etat profond active ses réseaux pour entraver notre campagne », « Le chef de la bande [NDLR : Béji Caïd Essebsi] lâche ses milices pour perturber nos réunions et nos meetings », « L'ISIE se montre dure avec nous et ferme les yeux sur les agissements de notre concurrent »…Voilà un florilège des phrases écrites ou dites dans les médias par les membres de la campagne de Moncef Marzouki. Ces membres comptent d'anciens élus comme Samir Ben Amor ou des personnes occupant des postes à responsabilité comme Tarek Kahlaoui. Le CPR et Moncef Marzouki se sont toujours dits « victimes des circonstances ». Quand le candidat prononce le mot « taghout » pour qualifier ses adversaires : c'est un mot sorti de son contexte et il existe une cabale contre le président sortant. Quand on lui crie « dégage », ce sont des milices payées par Béji Caïd Essebsi pour perturber les meetings du candidat. Quand des révélations sont faites dans les médias, ce sont les médias de la honte qui sont à la solde de l'ancien régime, et donc de Béji Caïd Essebsi.
Bref, les membres de la campagne de Moncef Marzouki, et le candidat lui-même, sont toujours des victimes. Un positionnement intelligent dans une certaine mesure. Quoi de plus efficace pour apeurer les électeurs du retour de l'ancien régime que de se poser en tant que sa première victime ? Ainsi, Moncef Marzouki devient la matérialisation réelle de son propre discours : « Je vous préviens contre le retour de l'ancien régime, voyez vous-mêmes ce qu'ils me font subir ! ».

Toutefois, cette tactique a ses limites. L'une de celles-ci est que les allégations de Moncef Marzouki et de son équipe se heurtent assez vite à la réalité. Deux exemples illustrent cela : Dans une vidéo parue sur les réseaux sociaux, Moncef Marzouki affirme que son adversaire ne peut gagner qu'en falsifiant les résultats. Voilà qui affirme, encore, son positionnement de victime par rapport à BCE. Toutefois, cette déclaration a soulevé un tollé par rapport à l'empoisonnement de l'atmosphère électorale qu'elle implique. Par la suite, l'avertissement de l'ISIE par rapport à ce type de déclaration ne s'est pas fait attendre. Le deuxième exemple est celui des factures de la présidence fuitées récemment. Moncef Marzouki et son équipe ont tenté de profiter de ces factures pour témoigner de leur transparence. Par la suite, Adnène Mansar a accusé, presque nommément, Noureddine Ben Ticha, cadre de Nidaa, d'être derrière ces révélations. C'est toujours la victime qui est la cible d'une machine puissante. Toutefois, jusqu'à ce jour, aucune explication n'a été apportée au paiement du séjour en Tunisie de deux amis personnels de Moncef Marzouki que sont Antoine Lazarus et Bernard Elghozzi.

Les médias sont l'un des principaux vecteurs utilisés par la campagne de Moncef Marzouki dans cette stratégie de victimisation. Les représentants de la campagne de Moncef Marzouki ne s'embarrassent pas de dire sur les plateaux télé et dans les radios que les médias boycottent la campagne de leur candidat, ce qui semble paradoxal puisqu'ils sont justement invités !
Depuis le jour de son accession à la présidence de la République, Moncef Marzouki a une relation compliquée avec les médias tunisiens. Plusieurs déclarations du candidat, mais aussi du président de la République, ont directement visé les médias tunisiens. La dernière en date a eu lieu au cours d'un discours prononcé devant les représentants régionaux de sa campagne où il disait : « ça fait trente ans que je supporte leur télévision et je la supporte encore. Je continue à supporter ce secteur de l'information corrompu, mensonger et qui n'a aucun titre pour parler au nom des Tunisiens ». Il ne faut pas oublier également les membres de sa campagne et de son parti qui ont, tant de fois, insulté les médias tunisiens (voir des exemples ici). Toutefois, conscient de l'impact des médias et de leur importance pour les élections, Moncef Marzouki ne se produit que sur des plateaux « amis ». On ne l'aura vu que sur les plateaux de Samir El Wafi sur Al Hiwar Ettounsi et sur celui de TNN, une chaîne dont la ligne est proche des CPR et des islamistes. Les autres médias tunisiens sont boycottés par le président de la République.
Durant sa campagne présidentielle, Moncef Marzouki a largement consacré ses interviews et interventions aux médias étrangers à l'instar de Russia Today, Mediapart, l'agence presse turque Anadolu, France 24 et bien sur Al Jazeera à qui il avait consacré sa première interview en tant que candidat à la présidence. Sans le dire ouvertement, Moncef Marzouki et son équipe estiment que les médias tunisiens n'ont pas le professionnalisme et la compétence nécessaires pour traiter avec le président de la République. C'est en cela que revient la logique de la victime puisque « les médias appartiennent à des lobbys qui veulent nuire à Moncef Marzouki ». C'est en tout cas le discours de ses partisans et des membres de sa campagne. Pourtant, c'est bien la présidence de la République qui avait édité le « Livre noir » listant, de manière diffamatoire des fois, les journalistes supposés avoir collaboré avec l'ancien régime. Ce livre est aujourd'hui présenté par le président de la République comme étant une initiative qui a permis d'accélérer le processus de la justice transitionnelle…

Le positionnement de Moncef Marzouki et la victimisation dont il use à outrance lui permettent, ainsi qu'aux membres de sa campagne, de classer toutes les critiques dans la case des « attaques ciblées » qui le visent. Evoquer son bilan revient aujourd'hui à devenir un suppôt de l'ancien régime qui cherche à torpiller le « symbole de l'honnêteté et de l'intégrité ». Même si cela relève plus du fantasme que de la réalité, son bilan catastrophique à la présidence de la République est, quant à lui, bien réel.


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