Le blogueur Yassine Ayari a été arrêté à son arrivée de Paris hier tard dans soirée du mercredi 24 décembre 2014, à l'aéroport TunisCarthage, suite à un mandat d'amener émis par le parquet du Tribunal militaire. Aussitôt arrêté, le blogueur a envoyé un sms à ses nombreux fans, parmi les soutiens de Moncef Marzouki notamment, pour se placer dans le costume de victime et se présenter comme étant le premier prisonnier d'opinion de l'ère de Béji Caïd Essebsi. La vérité est ailleurs. Durant des mois, Yassine Ayari utilisait sa page FB pour faire fuiter des informations sur l'appareil militaire tunisien, le ministère de la Défense et le ministre Ghazi Jeribi, lui-même. Des informations de premier plan parfois sur les mouvements au sein même du cabinet du ministre. La source de ces informations fuitées n'est pas inconnue et a été dénoncée en son temps par Business News (voir notre article à ce sujet) ce qui a valu à notre journal une campagne hystérique d'insultes et de propos grossiers du célèbre blogueur. Se croyant totalement protégé par la présidence de la République, et notamment par Sihem Badi, Yassine Ayari ne publiait pas un post qui ne soit pas accompagné de grossièretés à l'encontre de l'opposition tunisienne et des médias tunisiens indépendants qui ont refusé de soutenir Moncef Marzouki. Le timing de la publication des informations relatives à l'appareil militaire et sécuritaire tunisiens était plus que suspect et gravissime puisqu'il coïncidait avec l'assassinat de nos soldats martyrs au mont Châambi. Il utilisait le sang de ces martyrs pour accabler le ministre à travers des informations semant le trouble parmi les militaires tunisiens et incitant à l'insurrection. Outre ses posts touchant l'appareil militaire, Yassine Ayari a été condamné à six mois de prison pour avoir insulté l'ancien opposant Mondher Thabet. Arrêté il y a quelques mois, il a été relâché après quelques heures suite à l'intervention d'avocats du CPR qui ont interjeté appel, en un temps record. Le recours a été accepté et la date du procès en appel n'a toujours pas été fixée. Yassine Ayari aurait pu avoir de multiples autres affaires liées à ses insultes ou ses grossièretés à l'égard de plusieurs hommes d'affaires, hommes politiques et figures médiatiques tunisiennes, mais aucune de ces personnalités n'a daigné porter plainte contre lui. Même lorsqu'il a appelé à les pendre en places publiques, sous prétexte de révolution. On lui retiendra quelques unes de ses interventions grossières spectaculaires, qui ont été reprises immédiatement dans les réseaux sociaux et jusqu'à dans les mosquées, parmi les fans de Marzouki, les mots « couche » et « karakouz » à l'encontre de Béji Caïd Essebsi. Aucune plainte n'a été déposée à ce propos et il ne devrait, théoriquement, répondre que des informations secrètes touchant l'appareil militaire tunisien. S'il s'avère, et c'est plus que probable, qu'il a été rémunéré pour agir ainsi, il peut risquer la peine capitale. On précisera qu'il était au courant qu'il allait être arrêté et a été informé de cela depuis des semaines par un haut gradé militaire, comme il l'a dit lui-même sur sa page FB. Malgré cela, il a défié les autorités de l'arrêter et ce jusqu'à hier, à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle, avant d'embarquer dans l'avion. R.B.H.