Invité à l'émission l'Express du mardi 17 mars 2015 sur Express Fm, Mustapha Kamel Nabli, économiste de renommée et ancien gouverneur de la BCT, s'est exprimé sur le traitement gouvernemental de la crise économique actuelle ainsi que sur les retombées de la guerre fratricide à Nidaa. M. Nabli est revenu sur le discours donné, hier, par Habib Essid. Il a, ainsi, critiqué la vision économique du chef du gouvernement. « Il a répertorié les problèmes sans, toutefois, proposer de solutions pour les surmonter. Ainsi, évoque-t-il la chute des investissements étrangers, mais ne dit pas comment procéder pour y parer » a-t-il déclaré. Le candidat à la présidentielle de 2014 a exprimé, dans le même contexte, son opposition à l'idée d'augmentation des salaires. « Cela ne va pas sans mal. Cette augmentation va se faire au détriment de l'investissement et des réformes profondes dont nous avons le plus besoin » a-t-il soutenu. Et de poursuivre : « Augmenter les salaires sans qu'il n'y ait de croissance ne fait qu'empirer la situation. Cela engendre de l'inflation et ce sont les plus démunis qui, au final, en payent le prix ». S'exprimant sur les luttes intestines à Nidaa Tounes, Mustapha Kamel Nabli a considéré que le conflit actuel pourrait mal se répercuter sur le pays étant donné qu'il s'agit du parti vainqueur, censé sortir la Tunisie de sa crise. « La Tunisie a besoin d'être sauvée. Mais au lieu de la sauver on passe le temps à se quereller » a-t-il critiqué.
Interrogé sur la suite de son parcours en politique, M. Nabli a indiqué que son rôle aujourd'hui consiste à « inventer » des solutions aux problèmes des Tunisiens. Un « travail de fond » qu'il continuera à exercer dans les associations ainsi que lors des conférences, dit-il.