Le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a déclaré, dans la soirée du vendredi 20 mars 2015, qu'il soutenait l'appel lancé par le président de la République, Béji Caïd Essebsi pour tourner la page du passé. Intervenant sur la chaîne France 24, Rached Ghannouchi a ainsi rappelé qu'Ennahdha est contre une justice de vengeance et pour une réconciliation nationale, assurant que les Tunisiens doivent aller de l'avant et mettre la main dans la main pour lutter contre le terrorisme.
Le leader islamiste a par ailleurs indiqué que les terroristes véhiculent une pensée contraire aux principes et valeurs de l'islam, alors que son mouvement a appellé à la démocratie, assurant que les valeurs démocratiques et celles de l'islam ne sont pas en contradiction. « Personne à Ennahdha n'est takfiriste ou contre la démocratie et personne n'adopte un discours faisant l'apologie de la violence », a-t-il dit. Ghannouchi s'est dit également, honoré d'appartenir à l'Union internationale des ulémas musulmans, s'agissant d'une organisation qui participe à la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme.
Rached Ghannouchi est, en outre, revenu sur les probables motifs de l'attaque au musée du Bardo, estimant que l'attentat pourrait être une réaction à la mort de l'émir de l'Etat islamique (Daech), en Tripolitaine, Ahmed Rouissi. Le chef d'Ennahdha a ainsi réitéré la nécessité de participer aux efforts menant à une réconciliation pacifique en Libye, parce que la Tunisie est le premier touché et ébranlé par la crise dans le pays voisin.