Le congrès national du parti présidentiel CPR s'est tenu le week-end dernier à Tunis et a publié un communiqué final. Sur le plan organisationnel, le CPR a intégré dans son bureau politique six nouveaux membres, à savoir Sabri Dekhil, Ibrahim Ben Saïd, Mabrouk Herizi (trois députés), Ikbal Msadâa, Noura Ben Hassen et Abdessalem Chaâbane (anciens députés). Dans une déclaration, le SG du CPR a annoncé que Samir Ben Amor, Abdelwaheb Maâtar et Sihem Badi ont choisi de ne plus être membres du BP pour laisser la place à de jeunes figures. M. Daïmi dément dans la foulée les informations de presse faisant état de démission de trois membres. Sur le plan politique, le CPR annonce dans son communiqué qu'il est un parti démocrate socialiste dont les références en la matière sont sa propre éthique, sa politique et son programme. Ses priorités sont actuellement l'économie et le social. Le CPR travaille, d'après son communiqué, à la réalisation de la justice sociale entre les catégories et les régions ; la décentralisation ; la gouvernance régionale, la démocratie participative et la discrimination positive ; le pouvoir de l'Etat sur la gestion des richesses naturelles ; et la défense des libertés et des droits. Le CPR se considère comme base fondatrice de la famille socio-démocrate et qu'il réagit positivement à l'initiative de la Mouvance du peuple des citoyens dans ses perspectives citoyennes et sociales.
A la lecture du communiqué du CPR, on relève quelques contrevérités et des choses non-dites. Le CPR déclare que Samir Ben Amor quitte le bureau politique, or ce dernier n'y figurait pas. Nous avons beau revenir aux dernières réunions, aux différentes déclarations publiques ou aux communiqués et photos officielles, nous ne trouvons pas de trace de Samir Ben Amor dans le bureau politique du CPR et ce depuis des années. Quant à Sihem Badi, qui a quitté le bureau politique du CPR pour laisser place à de nouveaux visages, il serait bon de rappeler que cette dernière a quitté la Tunisie et s'est de nouveau installée à Paris où elle a ouvert un cabinet médical. Le CPR a par ailleurs annoncé que des informations de presse font état de la démission de ces trois membres et que cette information est erronée. Il fallait dire que ces trois membres ont quitté le bureau de leur propre gré. Nous relevons que Business News a relayé cette information de démission et qu'elle s'est basée sur la déclaration de Imed Daïmi qui a clairement prononcé le mot « démission ». Nous relevons, enfin, que le CPR change de stratégie. En 2011, il déclare ne pas avoir d'orientation politique de droite ou de gauche, ni d'idéologie particulière. En 2015, le parti devient démocrate socialiste. Or, il est bon de rappeler que ce même parti qui parle de démocratie est le porte drapeau de l'exclusion politique en Tunisie.