L'ONG I Watch a rendu public un droit de réponse dans lequel elle revient sur les déclarations de l'ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomâa et Anouar Ben Khlifa, ex-secrétaire d'Etat à la gouvernance. L'organisation indique, ainsi, que M. Ben Khlifa avait adressé, en date du 18 février 2014, une lettre à Transparency International – qu'elle publie- dans laquelle il souligne l'engagement du gouvernement à organiser le congrès international de lutte contre la corruption. D'après I Watch, le gouvernement assure qu'il mettra à disposition tous les moyens nécessaires au bon déroulement de l'événement, considérant la réussite du congrès comme « un objectif commun ». « Si l'accord posait des conditions excessives et qu'il nuisait à la Tunisie ou qu'il recèle d'importants dépassements […] pourquoi cette lettre a été envoyée ? », s'interroge-t-on. I Watch affirme que le gouvernement était au courant que 20% des revenus d'enregistrement allaient être encaissés pour le compte de l'ONG et que, pourtant, aucune réserve n'a été formulée, de sa part, dans ce sens. L'organisation explique qu'il s'agit d'une aide provenant de Transparency International et que le gouvernement tunisien n'a rien à voir là-dedans. Dans son droit de réponse, I Watch indique que le gouvernement Jomâa avait même mis en place une équipe à qui il a confié la tâche de s'occuper de l'organisation du congrès sur le plan organisationnel et logistique tout en coordonnant de manière directe avec les départements concernés. « I Watch avait pris part aux réunions de cette équipe », peut-on lire. En voyage officiel en Allemagne, ajoute-t-on, Anouar Ben Khalifa s'est entretenu avec des officiels allemands. Il a sollicité leur aide financière et les a invités à participer au congrès. On apprend également, selon I Watch, que la présidence de la République s'était engagée, dans une correspondance à Transparency International, à organiser le congrès ainsi qu'à collaborer étroitement avec le PNUD pour recueillir les fonds nécessaires à la tenue de l'événement. I Watch avance que Transparency International avait envoyé plusieurs correspondances au gouvernement tunisien, et ce depuis septembre 2014, mais ce dernier était aux abonnées absents. Ce qui l'a poussé, au mois de décembre 2014, à décider de tenir le congrès en Malaisie. « Ainsi l'excuse que la décision était unilatérale n'est qu'un prétexte pour sauver son [le gouvernement] image et occulter les erreurs qui ont été commises », a-t-on écrit.