Le membre dirigeant de Nidaa Tounes et chef du cabinet présidentiel, Ridha Belhaj, est revenu, lundi 19 octobre 2015, dans une interview accordée à Soufiane Ben Farhat et Hassen Hameli dans leur émission Prime Time sur Radio Med, sur la réunion du parti à Djerba. Ridha Belhaj a sévèrement critiqué l'absence du secrétaire général du parti Mohsen Marzouk mais aussi et surtout celle du président Mohamed Ennaceur. Il estime, ainsi, que ce dernier ne peut pas réussir simultanément ses postes de président de l'ARP et de président d'un parti de l'ampleur de Nidaa Tounes. Pour Ridha Belhaj, Mohamed Ennaceur devra d'ici la tenue du congrès choisir une seule casquette et s'en occuper pleinement. M. Belhaj a expliqué, dans son intervention, qu'un président de parti doit unifier les rangs autours de lui pour dépasser les crises. «Or, Mohamed Ennaceur était absent du meeting de Djerba, de peur que seule une minorité y assiste», dit-il. Mais c'est l'inverse qui s'est produit : une minorité a boycotté l'événement et tous étaient là-bas, la majorité des cadres, une cinquantaine de députés et tous les ministres à l'exception de Ben Romdhane et de Baccouche retenus par des obligations familiales».
D'ailleurs, toujours selon Belhaj, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, serait du même avis et penserait que pour dépasser la crise tout le monde doit se réunir. La réunion de Djerba était donc, selon lui, ne occasion en or pour débattre des problématiques en cours. Il a, à plusieurs reprises, fait un parallèle entre ce que faisait Béji Caïd Essebsi pendant sa présidence de Nidaa Tounes et ce que fait actuellement Mohamed Ennaceur, pour démontrer l'incapacité et la non compétence de ce dernier.
Dans ce contexte, Ridha Belhaj a précisé en réponse à une question, qu'aucune partie n'a financé cette réunion et que chaque membre a financé son transport et son séjour. Autre point, il a expliqué que Mohsen Marzouk était capable d'unir tout le monde à Nidaa Tounes mais il a choisi de s'allier à l'un des clans au lieu de les unir tous. Ceci dit, M. Belhaj précise que le changement du secrétaire général ne se pose pas et que l'instance constitutionnelle doit juste fixer une date pour la tenue du congrès au mois de décembre.
On notera que, selon Ridha Belhaj, lors de cette réunion, des appels ont été lancés pour prendre des dispositions punitives contre certains membres, avec gel d'adhésion et passage devant la commission de discipline du parti dirigée par Lazhar Karoui Chebbi.