L'ONG américaine Freedom House a rendu public, aujourd'hui jeudi 29 octobre 2015, son rapport concernant la liberté d'Internet en Tunisie en 2015, considérant que "Internet est partiellement libre en Tunisie". Le rapport de Freedom House a relevé les principaux développements enregistrés de juin 2014 à mai 2015, dont notamment, l'inauguration du premier câble à fibre optique sous-marin privé de la Tunisie en septembre 2014, ainsi que les mesures prises par le régulateur des télécommunications de la Tunisie, l'INT, assurant une plus grande transparence grâce à l'introduction de nouvelles réglementations entourant l'octroi de licences de FAI.
D'autre part, ledit rapport pointe la vague d'attentats terroristes ayant conduit à des appels pour bloquer le contenu extrémiste en ligne. Cependant, les autorités du ministère des TIC ont décidé de ne pas recourir au blocage.
Ce rapport dénonce, par ailleurs, le fait que des activistes sur internet aient été poursuivis pour leurs activités en ligne. Rached Khiari, directeur du site Al Sada, qui a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour diffamation après avoir publié une vidéo en ligne ainsi que le bloggeur Yassine Ayari qui a été condamné par contumace à trois ans de prison par le tribunal militaire et qui fut arrêté dès son retour en Tunisie, et ce, pour avoir diffamé l'armée à travers des messages Facebook dans lesquels il a critiqué le ministre de la Défense.
Il est à noter, également, que le rapport de Freedom House relève l'absence du statut de blogueur et journaliste citoyen dans le décret-loi 115, ce qui ne leur permet de bénéficier des mêmes protections accordées aux « journalistes traditionnels ».