La section de Tunis du Conseil de l'Ordre des avocats se réunira lundi 2 novembre pour plancher, de nouveau, sur la décision d'interdiction d'exercice ayant frappé mardi et mercredi dernier les trois célèbres avocats Mounir Ben Salha, Fethi El Mouldi et Seïfeddine Makhlouf. La polémique déclenchée suite à cette décision, l'intervention des « sages » de la profession et une certaine bonne volonté de la part de quelques membres de la Section ont poussé vers la réunion de la section dès ce lundi pour essayer de résoudre le problème en interne, sans passer par la Cour d'appel. Sur le fond du problème, la section ne reproche pas aux trois avocats sanctionnés leurs apparitions médiatiques, mais plutôt le fait de parler des dossiers en cours de leurs clients dans les médias. La pratique est pourtant courante, partout dans le monde, et ce sont les clients eux-mêmes qui demandent à leurs avocats de les représenter dans les médias. D'après des sources proches du barreau, la section de Tunis ne nie pas cela, mais demande à ce que les avocats en question en informent d'abord la section. Ainsi, seules les affaires touchant des personnalités publiques ou un sujet d'ordre national ou de défense d'une cause bien déterminée (torture, libertés…) devraient être tolérés.
Paradoxalement, les trois avocats sanctionnés n'ont parlé que de sujets de cet ordre. « Mais ils l'ont fait sans en avoir informé la section », tranche notre source qui relève que les avocats « non célèbres » se plaignent de plus en plus de ce qu'ils considèrent comme une publicité déguisée. La section de Tunis de l'Ordre cherche cependant à en finir avec la polémique et clôturer le dossier dès ce lundi, croit-on savoir. La poire sera coupée en deux. Les avocats en question pourront continuer à apparaitre dans les médias autant qu'ils le veulent à condition de ne pas parler des affaires pendantes de leurs clients. Pour les cas particuliers où les avocats doivent parler de ces affaires dans les médias, en accord avec leurs clients, il sera désormais nécessaire d'en informer la section ou le bâtonnier. Il s'agit bien d'informer et non de solliciter une autorisation, tient à préciser notre source.