Hafedh Caïd Essebsi, vice-président de Nidaa Tounes et fils du Président de la République, a accordé ce soir du mercredi 11 novembre 2015, sa première interview de sa carrière politique à Borhane Bsaïes sur Nessma TV. Comme prévu, l'entretien a été axé sur la crise sévissant à Nidaa, plus particulièrement sur la rivalité l'opposant au secrétaire général du même parti, Mohsen Marzouk. HCE a résumé la crise au sein du parti en un certain nombre de points qu'il juge essentiels dont notamment la légitimité de ses structures, la nature de son prochain congrès et la manière de le diriger. Pour le vice-président de Nidaa, le comité exécutif n'a pas réussi sa mission d'organiser le congrès avant le 15 juin 2015, d'où l'impératif de le dépasser et de retourner au Comité constitutif pour préparer le congrès constitutif et non électif. Selon lui, le parti était un simple mouvement pour gagner des élections, précise t-il.
Et parce que le parti n'est pas prêt à de telles élections, il est logique que des instances dûment choisies, en tenant compte des équilibres en matière des représentativités régionales, se chargeront de renforcer les bases avec des adhésions claires en vue d'un congrès électif dans un an ou plus. Il précise, d'ailleurs, qu'au sein de Nidaa près de 60 mille adhésions ne sont pas claires puisque chaque dirigeant y allait du sien sans transparence.
Hafedh Caïd Essebsi est passé ensuite au cœur de la querelle au sein de Nidaa, en l'occurrence la rivalité avec Mohsen Marzouk. Et là, il y est allé de manière directe accusant son « frère ennemi », de faire le tour des pays étrangers (USA, Allemagne, Belgique, etc.) pour « dénigrer la présidence de la République et porter atteinte, ainsi, à la souveraineté de l'Etat », assure t-il en substance. Prié d'étayer ses dires, HCE s'est écrié : « Allez lire l'article du journal Echourouq sur la conférence qu'a donnée Marzouk dans une institution américaine !».
Evoquant le volet de « l'héritage de son père», Hafedh Caïd Essebsi a nié l'existence du moindre privilège tiré de cette situation avant de dire qu'il n'est pas logique qu'il soit privé d'ambitions politiques uniquement parce que son père est président de République. Il s'est, par ailleurs, interrogé par analogie : « peut-on interdire aux enfants de médecins, d'avocats ou de pharmaciens de choisir la même profession que leurs pères ? ».
A noter qu'au début de cette interview, enregistrée, les derniers développements survenus au cours de la journé n'ont pas été évoqués. HCE a annoncé, par ailleurs, que la réunion du Comité constitutif se tiendra demain 12 novembre, comme prévu au siège de Nidaa aux Berges du Lac.