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Nidaa Tounes, chronique d'une débâcle annoncée
Publié dans Business News le 03 - 11 - 2015

C'est la débandade dans la demeure Nidaa Tounes. Rien ne va plus au vue de l'accélération des événements, à un rythme tel, que le citoyen lambda n'arrive plus à suivre et à décortiquer les infos. Chaque jour ramène son lot de nouvelles péripéties et on se retrouve embourbé dans un scénario de mauvais goût. Chronologie d'une crise annoncée.

L'enjeu est majeur. C'est la stabilité politique qui est en question et, ainsi, la pérennité des institutions nationales. Une certaine stabilité que les Tunisiens pensaient en quelque sorte acquise, mais qui est aujourd'hui en ne peut plus menacée. Ce n'est pas la crise économique ou les risques terroristes qui sont en cause, en cette période trouble, mais le fait du premier parti de la Tunisie qui traverse une crise sans précédent. Un parti qui était censé mettre en application un programme à même de sortir le pays du « goulot de la bouteille », dixit Béji Caïd Essebsi.

Mars 2015, une grande partie des députés du bloc parlementaire de Nidaa, des membres de son bureau exécutif et des coordinateurs régionaux décident de boycotter le comité constitutif et de ne pas prendre en considération ses décisions, tout en appelant à sa dissolution. On accuse le comité constitutif de s'être montré incapable de remplir sa mission et s'assurer la gestion du parti. Il faut dire que depuis la démission de Nidaa de Béji Caïd Essebsi, élu président de la République, une crise de gouvernance a secoué le parti. On parle de rectifier le processus et d'élire un nouveau bureau politique. Election reportée à maintes reprises pour absence de consensus sur sa composition. Et ce n'est pas fini, après son élection, on appelle à la dissolution de ce meme bureau politique, alors qu'une cabale est menée contre la légitimité du comité constitutif.
Le clan et le clan adverse mènent une guerre sans merci l'un contre l'autre pour s'accaparer du pouvoir au sein de Nidaa et fédérer le plus de partisans possibles. Affaibli donc par le départ de BCE, le parti est miné, tout au long de ces derniers mois par une guerre de succession fratricide. Une bataille qui oppose le secrétaire général, Mohsen Marzouk et le vice-président, Hafedh Caïd Essebsi, notamment fils du chef de l'Etat.

Après s'être quelque peu tassée, l'escalade a repris de plus belle. Mi-octobre, il y a eu la réunion de Djerba, initiée par le clan Hafedh Caïd Essebsi et boudée par l'autre. On a mis au point une série de recommandations pour la conduite à venir. En présence de plusieurs députés et ministres, on recommande de fixer et de tenir le congrès constitutif vers la fin du mois de décembre, et qui se chargera à son tour de préparer un congrès électif. L'autre clan crie au scandale et à une tentative putschiste contre les instances légitimes du parti. En marge du meeting de Djerba, on critique les membres du bureau politique. Et ce n'est pas tendre.

Les événements prennent une nouvelle ampleur, lorsque Lazhar Karoui Chebbi, Mohsen Marzouk, Lazhar Akremi et Boujemâa Remili sont convoqués par huissier notaire pour assister à la réunion du comité constitutif prévue pour ce mardi 3 novembre. Le président du parti, Mohamded Ennaceur, l'a été, pour sa part, par une députée de Nidaa Tounes. Les membres convoqués figurent parmi les absents de la réunion de Djerba… Suite à cette convocation, qualifiée d'inacceptable, M. Ennaceur appelle à une réunion du bureau exécutif dimanche 1er novembre. Quant à Mohsen Marzouk il refuse d'assister à la réunion du bureau constitutif, ni lui, ni les autres membres du bureau exécutif, ne répondront à l'invitation. De son coté HCE, dément l'information selon laquelle il serait derrière l'envoi d'un huissier à ses camarades-ennemis.

Et ce fut la réunion de Hammamet. La réunion du bureau exécutif a été le point de rupture incontestable. Le divorce est consommé. Des images surréalistes nous sont parvenues, de deux factions du même parti engagées dans une bataille rangée. Les affrontements sont dignes des gangs de rue. Des images qui ont choqué les Tunisiens et particulièrement les électeurs qui ont misé sur ce parti et ses valeurs. La success story a pris l'eau, celle d'un parti qui ne semble plus un et que la dislocation guette. Dislocation, à ce stade fort probable, et qui devra changer le paysage politique tunisien. Le vote utile n'était finalement pas si utile, ironisent certains.

Les accusations fusent de toutes parts. Nidaa est au bord de l'implosion, on appelle le président de la République à la rescousse. Les députés réunis à Hammamet adressent une lettre ouverte à Béji Caïd Essebsi l'appelant à cesser de rester spectateur. Ce dernier répond via son porte-parole officiel, Moez Sinaouï, en affirmant que "la présidence se tient à égales distances des différentes parties".
Lundi, le président de la République fini par convier les députés pour une réunion. Une trentaine a décliné cette invitation. Ils sont du clan Marzouk et veulent que le président éclaircisse sa position quant au comportement de son fils et de son chef de cabinet. La réunion s'est finalement tenue en présence des députés de l'autre faction. Une réunion qui a duré une vingtaine de minutes, le chef de l'Etat étant fort contrarié a demandé à ce que les problèmes soient résolus par la voie du consensus.

Mardi 3 novembre, la situation se corse. Les trente élus (clan Marzouk), annoncent qu'ils étudient la possibilité de se séparer du groupe parlementaire de Nidaa et d'en composer un nouveau. Une décision faisant suite à la grave dérive que connait le parti, nous dit-on. Toutefois, rien n'est encore décidé, les députés attendant les résultats de la réunion du comité constitutif pour fixer les actions à prendre. Tout dépend donc de ce qui va découler de cette réunion.

Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, le comité constitutif a dénoncé les violences survenues au cours de la réunion du bureau exécutif à Hammamet. On appelle à l'organisation du congrès constitutif. Ça sera pour décembre, comme conseillé hier par Béji Caid Essebsi. On essaye d'absorber les tensions et de tenir une autre réunion jeudi 12 novembre, toujours en prenant en compte la volonté du chef de l'Etat, préconisant la participation de tous les membres et la préservation de l'unité au sein de Nidaa Tounes.

En attendant le prochain épisode. Le paysage politique reste dans l'expectative. Et le processus démocratique semble encore une fois fragilisé, par cette guerre intestine, qui pourrait avoir des répercussions négatives. Hier, le chef du mouvement Ennahdha a souhaité l'unité à tous les partis, et a rappelé que la formation islamiste n'a aucunement l'intention de s'accaparer du pouvoir…


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