Dans un post publié sur sa page Facebook en ce dimanche 15 novembre 2015, le président du syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, a critiqué la décision de Habib Essid de limoger le PDG de la télévision nationale, Mustapha Ben Letaief. « La présidence du gouvernement a renversé une institution constitutionnelle [ndlr : la HAICA] », a-t-il écrit. Néji Bghouri affirme que « le limogeage de Mustapha Ben Letaief est loin d'être une surprise compte tenu des critiques dirigées contre ce dernier et des dépassements enregistrés par l'établissement de la télévision nationale». Le dernier en date concerne la diffusion, lors du JT de 13h, samedi, d'une image de la tête coupée du jeune berger de Sidi Bouzid.
Le président du SNJT regrette, cependant, le timing et la manière avec lesquels ce limogeage a été fait. En effet, l'ancien PDG de la TV nationale aurait été démis de ses fonctions « un dimanche » et « au téléphone ». « Des pratiques dignes du régime de Ben Ali », regrette-t-il. Une décision que Néji Bghouri qualifie de « annonce de guerre contre les médias », étant donné qu'elle agit contre une institution constitutionnelle, à savoir la HAICA (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle), dont les membres auraient appris la nouvelle via les médias. Une décision critiquée, également, étant donné que le nouveau gestionnaire nommé, Rached Younes, est considéré par le président du SNJT comme étant « l'un des symboles de la corruption pendant le mandat d'Abdelwaheb Abdallah ».
On rappellera qu'un communiqué de la présidence du gouvernement annonce aujourd'hui la nomination de Rached Younes comme gestionnaire de l'établissement de la télévision nationale.