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Habib Essid entre la mauvaise image et la réalité
Publié dans Business News le 01 - 03 - 2016

Le chef du gouvernement Habib Essid est bon et efficace. C'est ce que disent de lui les observateurs politiques les plus avisés, ainsi qu'une bonne partie de ses ministres. Il bénéficie surtout de la confiance du président de la République qui ne cesse de le soutenir à chacune, ou presque, de ses sorties médiatiques.
Force pourtant est de constater que le chef du gouvernement souffre d'une mauvaise image. Il y a un gap terrible entre la réalité, dont témoignent les politiques, et la réalité perçue telle que ressentie par l'opinion publique et les experts en communication.

Habib Essid est malade, Habib Essid est souffrant, Habib Essid est défaillant ! C'est ce que l'on observe à longueur de journées sur les colonnes des différents médias, tous supports confondus. Les témoignages des proches de M. Essid sont pourtant à l'exact opposé de l'image présentée par les médias, laquelle se base essentiellement sur les photos et vidéos diffusées par le service de communication de la présidence du gouvernement.
On est déjà loin de cette fameuse photo de réunion avec des journalistes étrangers autour d'une table rehaussée par … des livres ! Comment peut-on donc se permettre de mettre des livres sous une table ! Mais il y a pire, comment les services officiels se permettent de diffuser une pareille photo !


Le sujet de la défaillance de communication du chef du gouvernement a fait l'objet de plusieurs articles de presse, mais les « défaillances » persistent toujours. Et depuis juillet dernier, date de la prise de la photo ci-dessus, les choses ont empiré. Nous nous sommes arrêtés juste à ces 20 derniers jours pour relever une série de photos officielles qui donnent une image négative du chef du gouvernement.

Le 29 février 2016, Habib Essid reçoit le Premier ministre qatari et la photo le montre d'abord sans couvre-chef, en signe de respect, puis tête couverte. Si la marque de respect à l'invité est claire, cette photo aurait pu rester dans les archives, puisque cet égard est mal perçu par une certaine opinion publique qui n'apprécie pas spécialement les dignitaires du Golfe et encore moins les Qataris.


Le 29 février, le chef du gouvernement reçoit le ministre allemand de la Coopération. La photo de fond montre un miroir dans lequel on voit l'attroupement des photographes avec leurs flashs. Il s'agit là de l'une des règles basiques en matière de communication, ne jamais prendre de photo avec un miroir au fond. Cette même erreur est répétée quelques heures après avec Alain Juppé et le lendemain avec le Premier ministre qatari.



Le même jour, le chef du gouvernement reçoit son ministre Kamel Jendoubi. Il s'agit là d'une rencontre tout à fait ordinaire d'un supérieur avec son subordonné qui ne devrait même pas faire l'objet d'un communiqué de presse et encore moins de photos. Le genre de choses qu'aucun Premier ministre ne fait de nos jours et ce type de propagande a disparu depuis des lustres. Chez Habib Essid, c'est du quasi quotidien.
Autre élément reflétant une mauvaise image du chef du gouvernement, la présence sur son bureau d'une série de dossiers (dont le volume varie en fonction des jours) ce qui reflète l'image de quelqu'un qui a du travail en retard. On notera au passage la présence de ce rouleau de scotch et d'une agrafeuse dont on ne sait comment ils ont pu quitter le bureau de la secrétaire pour atterrir sur celui du chef du gouvernement !


Le 26 février, Habib Essid reçoit son ministre de l'Equipement, bandage à la main. Qu'est-ce que cela signifie et que doit comprendre le public qui s'interrogeait, déjà, sur l'état de santé de son chef du gouvernement ? Et que signifie cette grosse pile de dossiers devant le ministre ?
On notera au passage le « tag » du copyright occupant une bonne partie de l'écran, à l'instar de ce que font plusieurs autres ministères. Or ces tags sur les photos ne se font que pour des entreprises commerciales et non par des organismes officiels dont le devoir est, justement, de fournir gratuitement ces images à la disposition des médias et du public. Les barrer par ces mentions « services de communication » ne fait qu'altérer la qualité générale et les rendent inutilisables par les organismes de presse qui respectent leurs lecteurs/téléspectateurs.



Le 22 février, les services de communication du gouvernement annoncent le retour de Habib Essid à la Kasbah, puisqu'il travaillait jusque là depuis sa résidence de Dar Dhiafa à Carthage après son hospitalisation et le repos qui s'en est suivi. L'annonce est accompagnée par des photos hollywoodiennes avec des gardes-corps debout à bord d'un véhicule roulant portes ouvertes, puis accueilli par son directeur de cabinet Taïeb Yousfi (de dos) et son directeur de la communication Dhafer Néji (à gauche). Anachronique, brouillonne ? L'image, hélas, ridiculise M. Essid.
Mais le pire de la défaillance est ailleurs, puisque dès le lendemain (soit le 23 février) le chef du gouvernement est de nouveau montré à Dar Dhiafa où il reçoit, de nouveau, ses ministres et ses invités. Rentré à la Kasbah ou pas ? Rétabli ou non ? Aucune explication ne sera donnée !



Le 17 février, Habib Essid reçoit son ministre de la Fonction publique Kamel Ayadi. L'image du porte-manteau qui gâche toute la photo ne saurait ne pas être relevée. Mais on relèvera également la cassure nette dans ces rencontres tout à fait ordinaires du chef du gouvernement avec ses ministres. Alors que l'on voit Habib Essid derrière son bureau et bien droit dans sa chaise, avec M. Ayadi, on le voit la veille, mardi 16 février, confortablement « étalé » dans un canapé au salon de Dar Dhiafa avec deux autres de ses ministres, Mongi Marzoug et Sonia Mbarek.
On note enfin la présence, dans toutes les photos, du drapeau tunisien, dans sa déclinaison réservée exclusivement au président de la République au regard de l'article 3 de la loi organique N°99-56 du 30/06/1999.


Il est évident, au vu de tous ces faits enregistrés uniquement ces 20 derniers jours, que l'image de Habib Essid est bien souffrante.
Selon des sources proches de la Kasbah, il en est conscient et il cherche à régler ce problème. Le hic, c'est que le problème de l'image de Habib Essid n'est pas dû à une éventuelle défaillance de son service de communication. Ou, du moins, pas uniquement.
Le directeur du cabinet du chef du gouvernement Taïeb Yousfi, tout comme le directeur de la communication Dhafer Néji, sont des vieux de la vieille du monde médiatique. Si on peut leur reprocher certains aspects vieillots et dépassés de la communication gouvernementale, on ne saurait certainement pas les accuser d'être responsables de toutes les défaillances, vu qu'il est réputé que Habib Essid est quelqu'un de têtu qui n'écoute pas toujours les conseils de ses conseillers. Or, en matière de communication, il est impératif que ces conseils soient considérés comme des directives, car le directeur de la communication est le mieux placé et le plus qualifié pour savoir ce qui sied le mieux au chef du gouvernement. Mieux que le chef du gouvernement lui-même. Et c'est ce point qui échappe encore à Habib Essid.
Il est franchement regrettable que quelqu'un qui bénéficie d'une si bonne image de la part de son supérieur (le président de la République) et de ses proches (les ministres) renvoie une si mauvaise image auprès de l'opinion publique et des observateurs.


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