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Pour la Banque mondiale, c'est l'instabilité politique qui freine la croissance en Tunisie
Publié dans Business News le 15 - 08 - 2016

Pour l'année 2015, l'Institut national des statistiques (INS), fait état d'un taux de croissance de 0,8%. Cette mauvaise note trouve en grande partie son origine dans l'instabilité politique dont souffre le pays depuis plus de cinq ans maintenant. Un rapport conjoint de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), de la Banque européenne d'investissement (BEI), ainsi que du Groupe de la Banque mondiale paru fin juillet 2016, souligne que l'absence de stabilité au niveau politique représente : 60% du frein à la croissance et au développement des entreprises du secteur privé.

Cette enquête a été menée sur plus de 6000 entreprises privées du secteur des technologies et services localisée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA). Un travail qui met en évidence les composantes du frein et qui souligne le fait que technologies et services doivent être le moteur principal de la croissance dans le futur.

Les données fournies par les entreprises, qui ont collaboré dans la production du document, pointent du doigt l'instabilité politique, mais encore l'activité économique parallèle et la difficulté d'accès au financement comme principaux freins en Tunisie. Le Maroc lui, souffre, selon le rapport, d'une corruption qui contribuerai à hauteur de 25% dans l'abattement de la croissance, arrivent après l'économie parallèle et l'incompétence des nouvelles recrues. D'autres pays de la région sont handicapés par d'autres ralentisseurs, tels que le non accès des entreprises à l'électricité et parmi lesquels nous citerons : le Liban, le Yémen ou encore Djibouti qui voit sa croissance freinée par ce phénomène à hauteur de 50%.

Le climat des affaires est aussi lié au rapport qu'ont les entreprises avec les institutions financières, c'est-à-dire les banques et autre caisses d'aides. L'enquête effectuée révèle qu'en Tunisie près de 45% des sociétés, toujours dans le secteur technologique et services, ont contracté des prêts lors du démarrage de leur activité et continuent à en bénéficier pour des mises à niveau par exemple. Les autres 35% sont des entreprises qui ne sont aucunement liées par des prêts, elles sont donc financièrement indépendantes de par leur taille. Les 20% qui restent, représentent des activités qui ne peuvent bénéficier d'aucune aide financière ce qui entrave leur développement et accélère de facto leur disparition. Cet accès aux prêts n'est vraisemblablement pas systématique dans un pays comme l'Egypte. En effet dans ce pays quelques 5% des activités ont pu en bénéficier contre 80% qui n'ont en pas eu et donc auto-suffisantes.

L'étude se focalise par la suite sur l'aspect technologique et la valeur ajoutée des produits de la région MENA sur les marchés internationaux. 2,5% de la production de la région est considérée comme une nouveauté à l'international. L'innovation qui passe par la recherche scientifique est donc mise de côté dans ces pays ce qui constitue une entrave à la croissance et par la suite au développement.

Suite aux évènements qui ont eu lieu en Tunisie entre 2010 et 2012, le document révèle une nette baisse de 9% des ventes sur les marchés internationaux et ce malgré les aides exceptionnelles consacrées au pays par les institutions étrangères. Une chute imputable à l'instabilité politique citée préalablement, à la corruption et au non-accès aux crédits. L'étude révèle aussi une certaine stabilité des entreprises tunisienne en comparaison avec celles de la région MENA, avec le flux le plus élevé pour ce qui est de l'export et de l'import imputable au commerce historique qu'entretien le pays avec l'extérieur. Avec des entreprises entièrement vouées à l'export et bénéficiant des exonérations fiscales, il a été possible ces dernières années de parler de produits à forte valeur ajoutée, fabriqués sur le sol tunisien.

La comparaison entre les différents pays couverts par l'enquête a révélé cette fois que les entreprises manufacturières tunisiennes ont une intensité capitalistique nettement plus élevée que les entreprises des économies à revenu intermédiaire. Comparant les parts médianes des facteurs pour les trois principaux éléments utilisés par les entreprises manufacturières, à savoir la main-d'œuvre, les produits intermédiaires et le capital, les entreprises manufacturières en Tunisie se distinguent comme ayant la plus forte intensité capitalistique dans la région. Cela peut en partie s'expliquer par l'existence de subventions à l'énergie, qui ont un effet de distorsion sur les structures de production en favorisant les industries à forte intensité énergétique. En effet, si les entreprises manufacturières tunisiennes ont des niveaux de productivité de la main-d'œuvre comparables à ceux de leurs homologues dans les économies à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, leur productivité totale est à la traîne, ce qui indique que le capital est utilisé inefficacement.
Il est a noté que les entreprises tunisiennes affichent également un degré de déconnexion financière plus faible, mais le niveau de sûreté élevé exigé pour les prêts entrave inéluctablement l'accès aux financements.

Ce rapport suggère au final que quatre aspects soit mis en avant dans l'action des autorités : améliorer le climat des affaires, accroître l'accès au financement, parvenir à une meilleure éducation, à de meilleurs emplois et compétences, et promouvoir le commerce, la concurrence et l'innovation.
En conclusion nous citerons les mots de l'économiste en chef et premier vice-président de la Banque mondiale, Kaushik Basu : « Il est crucial de développer l'emploi et les opportunités entrepreneuriales, en premier lieu pour les jeunes et les femmes, afin d'élever les niveaux de vie et le degré de stabilité politique et sociale. Il importe également de réorienter le système éducatif de la région vers l'acquisition de compétences professionnelles pertinentes pour la révolution technologique actuelle, afin de dynamiser l'entrepreneuriat et l'emploi ».


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