Par Karim Baklouti Barketallah Revoilà Nidaa Tounes au devant de la scène. Enfin! Diriez-vous, non, non le parti est loin d'avoir changé. Encore un énième conflit dont les protagonistes aujourd'hui sont ceux là même qui hier ont œuvré pour pousser à la tête du parti ceux qu'ils veulent aujourd'hui condamner et exclure.
Je parle du groupe de Ridha Belhaj. Souvenez vous, hier Belhaj directeur du cabinet du président de la République, mettait tous les moyens afin d'organiser la réunion de Djerba et ensuite le congrès putschiste de Sousse ayant permis à Hafedh Caïd Essebsi de devenir le représentant légal du parti et son directeur exécutif.
Aujourd'hui ce même Belhaj rassemble une douzaine de signatures, rallie à son camp le président du groupe parlementaire de Nidaa et celui qui, depuis les élections, pourrit la vie du parti avec de l'argent pour soudoyer des personnages qui n'ont de religion que la matière. Aujourd'hui ce groupe veut exclure du parti Hafedh Caïd Essebsi, celui qu'ils ont adulé et mis au premier rang du parti. C'est à marcher sur la tête ! Incompréhensible. Mais qu'est ce qui se comprend au sein de ce parti? En parallèle, hier, ce même Hafedh Caïd Essebsi réunit une pléiade de députés et autres dirigeants du parti pour leur dicter un communiqué qui n'a même pas été débattu, qui élargit l'instance dirigeante du parti et désigne le chef du gouvernement, président de l'instance dirigeante du parti. Oui, oui, je suis en train de vous raconter des choses rocambolesques du parti ayant gagné les élections et supposé présenter des solutions au gouvernement et non pas être un boulet pour le pays. S'il est normal dans une démocratie parlementaire que le chef du gouvernement soit celui de la majorité parlementaire et du parti qu'il représente, il n'en demeure pas moins que la manière est catastrophique. Hafedh a voulu prendre tout le monde au dépourvu car il ne peut se considérer autrement que patron du parti. Que Hafedh ait le droit de pratiquer la politique, cela ne peut être remis en cause. Mais Hafedh, un homme ayant été à l'origine de l'ensemble des conflits du parti, ne peut en être l'un de ses dirigeants principaux. Il a beaucoup trop terni l'image du parti, voire de la présidence et aujourd'hui le voilà qui essaye de faire de même avec le chef du gouvernement qui s'en passerait bien.
Youssef Chahed, qui a énormément de chantiers à mener, peut comme le prévoient plusieurs démocraties et en particulier allemande, diriger l'instance suprême du parti à condition qu'il soit en mesure de faire revenir le maximum de figures ayant fait le succès du parti, en y intégrant de nouvelles et en structurant rapidement le parti afin que son rôle se limite à une petite heure par semaine, en week-end, où il définit les grandes orientations du parti et son rôle d'appui au gouvernement. On ne peut continuer à fonctionner ainsi !
Un Hafedh qui veut faire la pluie et le beau temps en causant des torts successifs au parti et au pays, et des alliances qui se font et se défont en fonction des humeurs et des intérêts personnels des uns ou des autres. De grâce Messieurs, il y a une nation qui attend qu'on avance. Une nation qui va au plus mal. Il y a le rêve de centaines de milliers de personnes que vous brisez. Comprenez-le ou partez !!