Le vice-président de l'ARP, Abdelfattah Mourou, était l'invité dans la matinale de Shems FM ce mardi 27 septembre 2016, pour parler de la situation générale du pays mais aussi des présomptions de corruption qui pèsent sur l'hémicycle. Le vice-président de l'ARP a expliqué que la situation actuelle du pays « nous oblige à mettre les querelles de côté pour commencer à appliquer certaines priorités ». Abdelfattah Mourou a ensuite exprimé son inquiétude vis-à-vis du nouveau système de gouvernance adopté après les évènements de 2011, « On n'aurait pas dû diviser le pouvoir du chef de l'Etat ! Ceci a engendré la formation de petites entités de pouvoir, incapables de gouverner ».
Il a aussi été question de la Fatwa formulée par le mufti de la République qui vise à interdire les sit-in sauvages, « Le mufti, qui est une autorité morale, a demandé par cette fatwa de revenir à la culture du travail, le travail du pays » a expliqué le dirigeant islamiste. Parlant ensuite des présomptions de corruption, Abdelfattah Mourou a dit : « Lorsque la corruption sévit dans les positions de décision, il devient très difficile de la combattre. Ceci dit il ne faut pas généraliser et dire que toute l'assemblée est corrompue, moi je dis simplement qu'il y a peut-être des députés corrompus et à ces gens qui portent des accusations à tort et à travers, je demande de nous donner des preuves, qu'on procède à l'assainissement de l'hémicycle ». Le dirigeant islamiste d'Ennahdha a continué disant : « Je me considère comme faisant partie d'un groupe et celui qui profère des accusations contre tout le groupe me touche ! Emettre des jugements sans fondement et généraliser n'est pas juste ! » A-t-il affirmé.
En conclusion, M. Mourou a parlé des élections municipales expliquant que le mouvement islamiste ne veut pas de la participation des forces de l'ordre et de l'armée dans le scrutin car ces deux entités n'acceptent pas, jusqu'à aujourd'hui, la présence des islamistes sur la scène politique d'où l'expression « l'armée n'est pas garantie » formulée par Rached Ghannouchi. « Cette décision du parti islamiste s'inscrit dans la continuité de la pensée de Bourguiba qui a toujours travaillé à éloigner les militaires du pouvoir » a dit le dirigeant.