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«Le vice-président d'Ennahda accuse son président !»
Dans une Interview de Abdelfattah Mourou reproduite par le magazine français Marianne
Publié dans Le Temps le 16 - 02 - 2013

Il s'agit là d'une interview qu'aurait accordé M. Abdelfattah Mourou au magazine français Marianne. Les termes sont d'une acuité certaine. Nous nous limitons à la reproduire.
Voici le texte de l'interview :
“Marianne
— Comment un homme qui aime l'art et la vie peut-il justifier le compagnonnage avec le wahhabisme saoudien, qui veut tuer l'art et rendre la vie impossible ? Comment pouvez-vous cohabiter avec Rached Ghannouchi, produit de cette idéologie, et assurer la vice-présidence du parti Ennahda ?
Abdelfattah Mourou
— Je suis le fondateur de ce parti ! Bien avant Rached Ghannouchi qui m'a rejoint ensuite. J'ai tenté de le tirer vers la modernité... je l'ai quitté et puis je l'ai rejoint à nouveau après le dernier congrès de juillet 2012. Les jours passés au pouvoir par Ennahda sont une leçon : ils prouvent qu'il ne suffit pas d'être musulman pour guider les gens. Il faut pouvoir s'en faire aimer et connaître leurs besoins. Il y a quelques jours, j'ai demandé à Rached Ghannouchi s'il pouvait circuler sans peur en Tunisie. Il m'a répondu que non, qu'il avait peur des gens. Je lui ai demandé : comment expliques-tu que le peuple tunisien veuille te chasser ? Il n'a pas répondu. Je lui ai dit que moi, je circulais à pied, partout, et que chacun me saluait en souriant. En conséquence, je demande à ce que soit convoqué un congrès extraordinaire d'Ennahda pour en changer la direction. Que le parti soit contrôlé par des gens qui ne s'ouvrent pas à la réalité et à la modernité est une catastrophe. Je dénonce Habib Ellouz qui, pendant la manifestation devant l'ambassade de France, criait que les laïcs tunisiens devaient dégager. Mais la Tunisie leur appartient à eux aussi ! Si vous êtes au pouvoir, vous devez vous comporter en père de famille !
— Marianne
En tant que vice-président d'Ennahda, vous demandez au président du parti de se retirer ? Et soutenez-vous Hamadi Jebali, le Premier ministre, contre l'appareil de votre parti ?
Abdelfattah Mourou.
— Bien sûr ! C'est moi qui ai soufflé à Jebali l'idée d'un gouvernement de technocrates, apolitique ! D'ailleurs il m'a pris dans son comité des sages. Rached Ghannouchi doit se retirer pour que d'autres puissent instaurer la paix sociale en Tunisie. Nous avons besoin de dix années de paix pour faire de notre petit pays un nouveau Singapour. Rien ne nous manquera pourvu que nous ayons la liberté entre nos mains. On n'a pas fait la révolution pour donner les clés du pays aux salafistes et aux ultras de la gauche...
— Marianne
À regarder les faits, ce sont les salafistes qui agressent, vous aussi du reste, et pas les gens de l'opposition de gauche. C'est Chokri Belaid, un homme de gauche qu'on a assassiné.
Abdelfattah Mourou
Les salafistes m'ont agressé et Ennahda ne m'a pas défendu. Je dénonce le laxisme qui a permis toutes ces violences. Je dénonce ce qu'on est en train de faire de la mouvance islamiste. Elle est mon œuvre ! Ce que je demande, depuis le début, c'est l'Islam dans son essence. L'Islam sans développement civilisationnel et sans croissance, ce n'est pas l'Islam. La culture de Rached Ghannouchi et de ses partisans est une monoculture. Or nous sommes multiculturels en Tunisie, nous sommes le produit de 25 civilisations. Quand un prédicateur saoudien est venu avec des petites filles voilées, je lui ai dit : ce que vous faites en Tunisie n'est pas acceptable pour les Tunisiens. Je lui ai dit cela à la télévision.
Marianne
Votre pays traverse une crise tragique. Comment voyez-vous l'avenir ?
Abdelfattah Mourou
Ils vont quitter le pouvoir dans quelques mois.
Marianne
Ennahda va quitter le pouvoir ?
Abdelfattah Mourou
Oui. La place d'Ennahda est dans l'opposition et elle y restera pendant 20 ans. C'est ce que je prédis, moi son fondateur et son vice-président. Le peuple tunisien ne veut plus d'Ennahda. Il faut que le temps passe et qu'on oublie ses fautes. Il faut qu'une nouvelle génération apprenne à concilier l'islamité et la modernité. Parce que le problème de la Tunisie ne se situe pas entre les islamistes et les laïques. La clé, c'est la modernité. Sommes-nous capables d'une alliance entre l'Islam et la démocratie ? Beaucoup de gens viennent me voir pour travailler là-dessus. Ennahda doit apprendre. Voulez-vous encore un verre de thé ? C'est le plus parfumé de Tunis."
Abdelfattah Mourou réagit, affirmant que ses propos
ont été extrapolés et sortis de leur contexte
M.Abdelfattah Mourou a accusé le magazine Marianne, hier après-midi, d'avoir extrapolé ses déclarations et de les avoir sorties de leur contexte. M. Mourou déclare aussi avoir demandé qu'un démenti soit publié par ledit magazine.
Abdelfattah Mourou déclare qu'on a soustrait ses dires en même temps qu'on y a fait des rajouts. « Je veux un rectificatif... et je déclare être responsable de mes faits et dires et je veux que mes propos soient replacés dans leur contexte ».
Mourou précise avoir dit ceci : « Ennahdha ne doit pas toujours s'opposer à tout mouvement de concorde et qu'elle doit prendre des initiatives de concorde susceptibles d'éviter au pays une crise citoyenne... ». Il a ajouté « avoir précisément dit que Rached Ghannouchi et quelques dirigeants sont responsables du ralentissement actuel. Je demande, a-t-il dit encore, aux dirigeants de prendre position ou de se retirer et laisser la place à qui prendrait position pour le bien du pays ».
De fait, Abdelfattah Mourou affirme n'avoir jamais dit « comme l'a reproduit Marianne), que « Rached Ghannouchi doit quitter Ennahdha et que la place de celle-ci est dans l'opposition et qu'elle y restera 20 ans ».


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