La Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT), a réagi, ce jeudi 17 novembre 2016, dans un communiqué signé par son président Tarek Cherif, au projet de la Loi de finances 2017, alors qu'il est actuellement en discussion au niveau de la Commission des Finances, du Développement et de la Planification de l'ARP. L'organisation souligne que ce projet revêt une importance particulière du fait de la situation difficile que connait le pays et que les mesures prévues dans sa version actuelle ne peuvent répondre aux défis de l'économie nationale et résoudre le déséquilibre financier et budgétaire de l'Etat. Elle considère ce projet «peu audacieux, perpétue l'injustice fiscale et n'introduit pas les réformes nécessaires». Pour elle, les entreprises structurées qui honorent déjà leurs obligations fiscales se trouveront encore pénalisées à travers l'institution d'un impôt conjoncturel de 7,5% soit une augmentation de plus du tiers de la charge d'impôt.
La CONECT estime que la solution appropriée ne consiste nullement à augmenter la pression fiscale mais plutôt à mettre en place les mesures adéquates de lutte contre l'évasion fiscale et le commerce parallèle qui atteint des proportions inquiétantes dépassant 50% de l'activité économique dans le pays. De telles mesures peuvent avoir des effets rapides et sensibles sur les recettes de l'Etat. Elle considère que «la rationalisation des dépenses de l'Etat notamment au niveau des salaires du secteur public est d'une urgence absolue pour assurer les équilibres globaux et dégager des ressources plus conséquentes pour les projets de développement et pour la création d'emplois».
La structure estime que des solutions radicales et appropriées doivent être prises pour les entreprises publiques qui constituent un lourd fardeau pour la communauté nationale et ce par la cession à travers la bourse. Ainsi, la cession des entreprises confisquées devient nécessaire afin d'assurer leur viabilité et leur pérennité. Au delà de leurs retombées économiques et sociales, ces mesures permettraient à l'Etat de dégager d'importantes recettes et de limiter ainsi le recours systématique à l'endettement, note-t-elle.
La CONECT rappelle que la relance de l'investissement et des exportations et la mise en œuvre de plans appropriés de sauvetage et de restructuration des secteurs stratégiques de l'économie à l'instar du textile, du tourisme et de l'artisanat doivent constituer les premières priorités économiques du pays. L'organisation insiste, aussi, sur la nécessité de lancer des fonds régionaux d'investissement et de consolider l'accompagnement des jeunes promoteurs au niveau du financement et des procédures administratives. La relance économique, la lutte contre l'économie parallèle et le respect rigoureux de la loi constituent les vrais remèdes aux déséquilibres budgétaires et financiers du pays et non l'augmentation de la pression fiscale, affirme-t-elle.