« On pourrait peut-être assouplir la loi 52 mais il faut être très ferme envers les dealeurs de drogue » a affirmé, ce mardi 21 février 2017, le bâtonnier des avocats, Ameur Mehrezi. M. Mehrezi a ajouté que l'intervention du chef de l'Etat, dans laquelle il avait appelé à ce que le conseil supérieur de la sécurité nationale prenne des mesures pour ne plus poursuivre les consommateurs de cannabis, est « dangereuse » dans la mesure où nul n'est au-dessus de la loi.
« Si on ne peut plus punir les consommateurs de cannabis, alors que le texte existe et qu'il est en vigueur, alors dans ce cas on peut aussi fermer les yeux sur les voleurs, qui ont, eux aussi, une situation sociale difficile les ayant amené à commettre leur crime » a estimé le bâtonnier des avocats, dans son intervention sur Mosaïque FM. « Si on fait prévaloir le populisme et les questions sociales alors que restera-t-il de l'Etat de droit? le chef de l'Etat doit recourir à l'ARP dans le cadre d'une initiative législative pour changer le texte, d'ailleurs, il est très difficile que le projet qui est actuellement soumis à l'ARP ne passe car si la consommation de cannabis rentre dans nos mœurs, nos écoles vont s'effondrer » a-t-il précisé.
Ameur Mehrezi a souligné que sa crainte première est de voir la société ravagée par la drogue si on tolère, loi à l'appui, ce genre de pratiques. Il a expliqué que le conseil de la sécurité devrait plutôt se concentrer sur les dealeurs et punir sévèrement ceux qui sont à l'origine du problème au lieu de traiter le dossier des consommateurs.
Le président de la République, avait lui, déclaré, qu'un an de prison pour avoir fumé un joint « c'est trop ». « Celui qui fume un premier joint n'a pas à être emprisonné, un blâme ou une amende suffisent. Les jeunes ayant juste fumé un joint, sortiront de la prison comme des criminels confirmés. Je vais être, finalement contraint de réunir le Conseil national de sécurité pour demander à ce que les jeunes ne soient plus poursuivis pour consommation », a affirmé Béji Caïd Essebsi, dans une interview accordée à Nessma Live et aux radios partenaires le 19 février.