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Je suis crocodile !
Publié dans Business News le 03 - 03 - 2017

Qui est la bête dans cette histoire ? Ce n'est sûrement pas le crocodile du zoo du Belvédère, victime sans défense de la barbarie de cet humain si souvent bestial. C'est plutôt, l'Homme, ce sauvage qui ne respecte pas la vie.
Les images de ce grand reptile, survivant du temps des dinosaures, en sang et le crâne fracassé, en a choqué plus d'un. C'est l'acte abject de la semaine, mais ce n'est pas le seul en cette Tunisie en perte de repères.

Pour passer le temps et chasser l'ennui, des visiteurs du parc zoologique ont trouvé la bonne solution : fracasser la tête d'un animal en captivité jusqu'à ce que mort s'en suive. Tuer juste pour le plaisir de tuer, c'est génial ! On se sent puissant. On revendique la supériorité de l'espèce humaine ! Et puis, ce ne sont que des animaux dénués de sentiments et simples objets au service de l'homme !
Derrière cette barbarie subie par le crocodile du Belvédère, se cache un véritable problème qui ronge la société tunisienne. Les cruels visiteurs sont l'expression même d'une violence qui couve depuis longtemps, d'une déchéance rampante à tous les niveaux, d'un incivisme « pandémique ».

Les études scientifiques établissent un lien étroit entre les actes de cruauté envers les animaux et les actes de violence extrême dirigés contre les hommes. Ce n'est pas étonnant que la Tunisie compte parmi les premiers pays exportateurs de terroristes.
Des Daechiens en herbe ? Des abrutis insouciants, mal éduqués ? Peu importe le qualificatif qu'on pourrait donner aux tueurs du Belvédère (et des qualificatifs, ils en ont eu), le problème est plus profond. Cette sauvagerie est in fine à l'image d'une mentalité bien tunisienne (malheureusement). Elle est à l'image de cette cruauté gratuite et quotidienne de gosses qui torturent un chat ou un chien errant, sous l'œil indifférent des adultes. Ce sont des choses qui se font, pourquoi s'en offusquer maintenant? Pourquoi jouer à l'hypocrite, alors qu'on fermait les yeux depuis des décennies sur ces comportements « ordinaires » et sur ce qui se passait, justement, au zoo de Tunis.
Malheureusement, il a fallu que ce drame se produise pour que certains Tunisiens s'activent et dénoncent les actes barbares commis par leurs concitoyens. Il a fallu un tollé général sur les réseaux sociaux pour que les autorités bougent et décident une batterie de mesures dont la fermeture du parc.

Avant, ces autorités étaient aveugles à la souffrance des résidents de ces cachots humides et étroits, qui n'ont rien à voir avec les normes internationales. Un lion famélique aux os saillants, un rhinocéros monté par des gosses comme un canasson, des ours à la fourrure qui tombe en miettes, des singes avec des plaies béantes à la place des oreilles, des gazelles écornées… et j'en passe !
L'état lamentable où se trouvent les animaux, n'a d'égal que l'espace où ils vivent. Nous l'avons dit et répété, sans réponse en retour : le zoo du Belvédère est un véritable dépotoir à ciel ouvert. Des sachets qui jonchent les allées, des bouteilles en plastique flottant dans les bassins, des jouets, des détritus en tous genres, sont autant de marques de l'incivisme de certains visiteurs qui, en véritables fléaux, détruisent tout sur leur passage ! Des visiteurs qui viennent en familles, en couples ou en groupe et s'amusent à se défouler sur des animaux en captivité, les harcelant et les agressant sans vergogne. Certains « audacieux » iront même jusqu'à pousser plus loin l'horreur et en tuer quelques-uns.

Le pauvre crocodile n'a pas eu de bol. Il a eu la malchance de tomber sur des sanguinaires. Il est mort en souffrance. Son massacre aurait servi à faire bouger les choses du côté des autorités, reste à changer la mentalité d'une certaine frange de la société et c'est ce qui est le plus difficile.
Ce pauvre crocodile est devenu, à ses dépens, le symbole de la barbarie humaine et celui des défenseurs de ces êtres nommés bêtes. « Je suis crocodile ! » avanceront certains en signe de contestation. Ils seront raillés par leur compatriotes ne voyant en cette affaire qu'un fait-divers sans grande importance.
Dans les pays civilisés les animaux ont, aux yeux de la loi, le statut d'êtres vivants doués de sensibilité. Les actes de cruauté les visant sont sanctionnés par des peines sévères. Sous d'autres cieux, la question des droits de l'animal a débordé le cercle des militants pro-animaux et la société s'est engagé dans le débat. Sur la planète Tunisie, on en est à des années lumières. Quand on voit un bébé d'à peine neuf jours sauvagement mutilé par ses parents croyant encore aux vertus de soins archaïques, on ne peut que comprendre l'étendue du chemin qu'il nous reste à parcourir.

Faudra-t-il perdre espoir pour autant ? Le plus urgent est de transmettre à nos enfants les valeurs du respect de la vie et de l'environnement. Cet effort ne se fera pas sans l'engagement de l'Etat, des éducateurs et des parents…
Une célèbre citation de Gandhi dit : « On reconnaît le degré de civilisation d'un peuple à la manière dont il traite ses animaux ». Quel peuple sommes-nous donc ?


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