Un an s'est écoulé depuis l'opération Ben Guerdène du 7 mars 2016. Depuis, la lutte antiterroriste a pris une nouvelle tournure en Tunisie. Cette opération a, en effet, marqué un tournant décisif après les attaques sanglantes de Sousse et du Bardo. Des attaques subies de plein fouet par une Tunisie déjà fragilisée par plusieurs autres attaques perpétrées ces dernières années. Le 7 mars 2016, les forces de la sécurité nationale ont réussi à neutraliser 35 terroristes et à en arrêter 7 autres. D'importantes quantités d'armes et de munitions ont aussi été saisies. Grâce à cette opération, les forces de l'ordre ont pu passer à l'offensive. Ils ne sont désormais plus dans le camp des victimes mais des "bourreaux". Les "bourreaux" ne sont plus donc uniquement les terroristes mais les militaires et sécuritaires tunisiens qui ont montré, grâce à cette opération, que les efforts de renseignement et des offensives sur terrain pouvaient mener à de véritables succès sécuritaires. Bien évidemment, plusieurs morts ont été déplorées lors de cette attaque. 7 civils et 11 membres des forces de l'ordre ont péri suite à cet assaut mais l'opération n'est pas un échec pour autant. C'était, en réalité, tout le contraire.
Aujourd'hui, un an après, l'opération Ben Guerdène a permis de désamorcer une situation défaitiste. Les attentats ne sont plus subis. On a compris qu'ils pouvaient être évités et que, mieux encore, des offensives pouvaient être menées contre les terroristes. Les deux attaques sanglantes de Sousse et du Bardo ont officiellement catalogué la Tunisie comme destination à haut risque. Les alertes voyageurs se sont multipliées pour classer la Tunisie comme une destination où il ne fallait surtout pas se rendre sauf extrême nécessité.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui. La Tunisie n'est pas encore un pays entièrement sur. Elle n'est pas en passe de le devenir rapidement. Mais elle prouve aujourd'hui qu'elle est capable de faire face à la menace qui la guette, que la volonté est là et que les moyens sont déployés. Les alertes voyageurs s'assouplissent petit à petit comme celle de la Belgique, récemment révisée avec des restrictions levées sur les villes côtières. Une bonne nouvelle pour le tourisme puisque l'engouement des voyagistes reprend de plus belle. Ceci dit, là n'est pas le plus important à l'heure actuelle. Rassurer la population locale, qui cherche « de meilleurs cieux » pour fuir, mais aussi les investisseurs et les touristes, tout cela reste intimement lié aux « aléas » de la situation sécuritaire.
L'opération Ben Guerdène, un an plus tôt, a permis justement de prouver qu'il ne s'agit pas d' « aléas » et que la Tunisie pouvait avoir un réel pouvoir sur ce qui se passe sur son sol en matière d'attentats. Plusieurs attaques sont déjouées depuis des mois. Les arrestations de terroristes et les démantèlements de cellules dangereuses se font en masse, dans plusieurs villes du pays. Si les efforts sont indéniables, la situation sécuritaire est loin d'être encore au point aujourd'hui. Tiraillements, pressions politiques, lacunes administratives, etc. il reste encore beaucoup à faire aujourd'hui. Mais le déclic est là…