Le leader de la faction dissidente de Nidaa Tounes, Lazhar Akermi, s'est exprimé ce vendredi 9 juin 2017 dans la matinale de Cap FM sur la crise diplomatique qui sévit dans les pays du Golfe et son incidence politique en Tunisie. Il est revenu sur le communiqué conjoint de Ennahdha et Nidaa mettant en place un comité supérieur de coordination permanent. A ce sujet, M. Akermi a commenté : « Ce communiqué est une tentative pour se protéger de la crise du Golfe. Les personnes impliquées sont le chef du bureau exécutif de Nidaa, Hafedh Caïd Essebsi (HCE) et ses acolytes et le mouvement Ennahdha. HCE est en fonction grâce à un putsch, il faut savoir que les 8 membres composant le bureau de Rached Ghannouchi l'appellent son excellence, monsieur le président… »
Lazhar Akermi a également évoqué les récentes déclarations du porte-parole de l'armée libyenne, qui a accusé le colonel à l'armée qatarie, Salem Ali Jarbouî, d'avoir soudoyé des lieutenants tunisiens et libyens pour financer Daech et l'AQMI à travers des comptes bancaires en Tunisie. Dans ce contexte, Lazhar Akermi a évoqué la somme des 8 milliards de dollars transférée par Salem Ali Jarbouî vers une agence bancaire à Tataouine en faisant état de l'implication de certaines institutions bancaires tunisiennes. « Cet argent est passé comme de la contrebande par le port de Radés » a-t-il mentionné.
« De 2011 à aujourd'hui, des sommes exorbitantes ont transité par la Tunisie ou ont été versées dans des comptes tunisiens. Nous ne savons pas en détails pour quel objectif ni en quoi cet argent a été dépensé. Nous savons uniquement que ces sommes viennent du Qatar et qu'une armée étrangère est impliquée » a déclaré M. Akermi ajoutant que de 2011 à 2014 le pays était dans une réelle cacophonie. Il a par ailleurs préciséqu'en 2014 des investigations avaient été menées sous la gouvernance de Mehdi Jomâa mais qu'elles avaient été subitement arrêtées sous l'ancien chef du gouvernement, Habib Essid.