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Début d'incendie à Montplaisir
Publié dans Business News le 07 - 08 - 2017

Semaine caractérisée par une série d'incendies un peu partout dans les forêts et montagnes du pays. Rien d'extraordinaire quand on sait que ces incendies surviennent un peu partout dans le monde en pareille période de canicule et de sécheresse. Ce qui est surprenant cependant est la simultanéité de la chose. Les incendies de ces derniers jours seraient-ils criminels, terroristes ou simplement accidentels et classiques ? Il y a de quoi alimenter toutes les paranoïas. Il y a également de quoi donner de la matière à certains opportunistes qui, comme Abdellatif Mekki, n'en ratent aucune pour se faire voir. Le drame des gens est une opportunité politique pour eux.
Hasard du calendrier, les incendies de forêt coïncident avec ceux de Bab Souika de 1991. À l'époque, les islamistes d'Ennahdha ont été jugés coupables de ces actes criminels. Vingt ans plus tard, après avoir profité de l'opportunité de la révolution de 2011, les pyromanes barbus sont devenus blancs comme neige et … victimes du feu dictatorial.
Il y a là preuve, si besoin est, que l'opportunisme paie, rapporte et génère de bons dividendes. Abdellatif Mekki peut donc continuer à se servir de son seau pour éteindre des incendies tant qu'il réussit à séduire les sots.

Opportunisme toujours, le pèlerinage en Syrie continue de plus belle en cette période. On se bouscule pour aller serrer la pince au président Bachar Al Assad. Avant, on se bousculait pour y aller afin d'en finir avec son régime. Maintenant que les jeux sont faits, que l'on connaît le nom du vainqueur, il y a des dividendes à tirer d'aller se prendre en photo avec lui.
Députés, journalistes et syndicats, faites la queue ! Rappelez qu'une bonne partie des Tunisiens a toujours été du côté de Bachar, a toujours été contre Daech, a toujours lutté contre les voyages de "nos" terroristes en Syrie et contre le soutien apporté par la Turquie à ces voyages. Dites-lui que vous vous êtes toujours élevés contre le complot sionisto-américano-franco-turco-islamisto-marzoukiste qui le visait. Dites lui qu'il est un lion, qu'il est beau, qu'il est un battant, qu'il est un champion, qu'il est le leader qu'on aimerait avoir.
Tout ceci est bien beau, mais tout ceci reste de la littérature, car il n'y a point de concret. Si l'on veut être crédible, députés et syndicats devraient peser de tout leur poids pour rétablir les relations diplomatiques de la Tunisie avec la Syrie. Il est de leur devoir d'effacer la honte infligée par Moncef Marzouki en décidant de renvoyer un ambassadeur qui n'était même pas en poste ! Cette honte nous poursuit encore et ne sera pas effacée avec la visite de quelques personnalités politiques non officielles et non représentatives de l'Etat.
Si l'on veut être crédible, députés et syndicats devraient peser de tout leur poids pour aider la commission d'enquête parlementaire à identifier les responsables des voyages de "nos" terroristes, les implications de politiques dans ce qui s'est passé avec la Syrie, à dévoiler les raisons réelles qui ont poussé Moncef Marzouki à agir de la sorte, à chiffrer les montants faramineux qui ont circulé dans ces affaires entre la présidence de la République et plusieurs ONG islamistes, à dénoncer le rôle de la Turquie et du Qatar qui ont utilisé leurs marionnettes tunisiennes du sommet de l'Etat tunisien pour transformer notre pays en grand exportateur de terroristes... Tant que ces secrets d'Etat sont étouffés, tant que les relations tuniso-syriennes sont suspendues, tant qu'il n'y a pas d'ambassades à Tunis et à Damas, on ne saurait voir en ces visites syriennes autre chose que de l'opportunisme politique. Avant d'aller rencontrer Bachar, ramenez quelque chose de concret dans votre besace !
En clair, au point où l'on est, il n'y a pas beaucoup de différence entre Leila Chettaoui qui se prend en photo avec Bachar et son collègue Abdellatif Mekki qui se prend en photo avec un seau... Ici et là, point de concret, ici et là l'incendie ne sera pas éteint avec la photo.

L'autre actualité de la semaine est ce début "d'incendie" que l'on commence à voir à Ennahdha. Leur majlis choura du week-end semble avoir été houleux. En cause, la sortie de leur président Rached Ghannouchi sur Nessma pour une interview durant laquelle il a demandé, entre autres, à Youssef Chahed de ne pas se présenter aux élections de 2019.
Les réactions de protestation ont été immédiates, un peu partout. Médias et jusqu'à la présidence de la République ont désavoué ces propos totalement anti-démocratiques. Ce qui est nouveau, c'est que les désaveux ne sont pas venus que des anti-islamistes et des pro-gouvernement, mais du camp de Ghannouchi lui-même. En dépit de la polémique, et plutôt qu'un rétropédalage apaisant les esprits, Abdelkrim Harouni a préféré persister et signer en affirmant que les déclarations de Ghannouchi engagent tout le parti.
Celui qui a été condamné par le passé dans la foulée des incendies de Bab Souika, celui qui en 2011 appelait à la libération des terroristes de Soliman pour bien foutre le feu dans le pays, n'a que faire de la démocratie et de son respect, l'essentiel est de soutenir son chef et d'écarter une personne capable de les gêner aux élections.
Harouni vise-t-il pour autant Youssef Chahed ou quelqu'un d'autre ? Au vu des très rares informations nous parvenant, la chose est plus complexe à Montplaisir. On cherchait bien à servir Hafedh Caïd Essebsi en apostrophant Youssef Chahed, mais pas seulement. Il y a une étoile montante à Ennahdha qui agace bien les anciens, notamment des types comme l'ancien ministre Harouni (sorti par la petite porte), à savoir Zied Laâdhari. L'actuel secrétaire général d'Ennahdha se trouve être ministre du Commerce et de l'Industrie et il trouve grâce un peu partout où il va. Dans sa famille politique, on le regarde avec un œil méfiant et on n'apprécie pas forcément l'ascension fulgurante de ce jeune homme qui n'a connu ni l'exil, ni la prison. Le risque de le voir catapulté candidat d'Ennahdha est bien réel et il est impératif de calmer ses ardeurs, surtout qu'on estime qu'il a déjà obtenu beaucoup sans un réel effort. Un moyen parmi d'autres, c'est pousser les actuels membres du gouvernement à oublier toute velléité électorale.
Il y a là un véritable début d'incendie à Ennahdha avec cette guerre des vieux contre les jeunes.
Les anti-islamistes ne doivent cependant pas se réjouir trop vite, car il y a de fortes chances que l'incendie soit rapidement circonscrit ! Au vu de l'historique d'Ennahdha, leur culte du secret et leur habitude de ne jamais laver le linge sale en public, Rached Ghannouchi saura calmer les jeux pyromanes des siens pour que le feu n'atteigne que le camp adverse. Si vous vous en doutez, regardez juste le feu qui s'abat depuis plusieurs mois chez Nidaa…


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