Invité de la matinale d'Express FM ce mardi 29 août 2017, Taoufik Rajhi, ministre-conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du suivi des réformes majeures et président du Conseil des analyses économiques, s'est exprimé sur la situation financière des 104 entreprises publiques tunisiennes qu'il a qualifié de « budgétivores ». « Il n'y a pas de problématiques idéologiques à propos de ces entreprises publiques, nos positions sont essentiellement pragmatiques. Il faut qu'elles soient désormais autosuffisantes ou qu'elles permettent de renflouer les caisses de l'Etat pour atteindre les objectifs de la révolution à savoir la croissance régionale et l'emploi » a déclaré Taoufik Rajhi.
Il a évoqué leur nécessaire « restructuration et bonne gouvernance » en soulignant que la stratégie mise en place se fera au « cas par cas, secteur par secteur, car il y a plusieurs types d'institutions publiques et qu'il n'y a pas un seul traitement valable. La mise en valeur de la culture du travail, la lutte contre les pots-de-vin et la corruption et la mise en valeur des compétences publiques font partie du plan qui a été élaboré ».Le ministre-conseiller a par ailleurs rappelé qu'une réunion s'est tenue sur le thème de la restructuration des entreprises publiques en présence de partis politiques, d'instances nationales et du secrétaire général adjoint chargé des institutions de l'UGTT, Slaheddine Selmi accompagné d'une délégation d'experts.
Taoufik Rajhi a également dénoncé les participations de l'Etat dans certaines entreprises publiques « Nous avons en Tunisie un traiteur public ! Est-ce qu'il est du rôle de l'Etat de détenir des participations dans la restauration ou dans l'élevage de poussins ? », s'est-il interrogé. Pour ce qui concerne les banques publiques, il a avancé qu'une commission en charge de leur restructuration travaille à améliorer leur gouvernance et que des résultats positifs ont vu le jour. « Les réformes entreprises dans les institutions publiques ne doivent jamais avoir pour ambition de permettre de payer la masse salariale mais de mettre en place une stratégie de réformes profondes » a-t-il martelé.