L'économiste et ancien ministre des Finances, Hakim Ben Hammouda était ce vendredi 8 septembre 2017, l'invité de Wassim Ben Larbi sur Express FM, où il a fait part de sa lecture concernant le remaniement ministériel advenu pendant la journée du mercredi 6 septembre et les défis qui attendent la nouvelle équipe. Il a en effet dit : « Nous attendons le programme de ce nouveau gouvernement qui sera exposé durant la plénière de l'ARP du lundi prochain, consacrée à la confiance. Etant donné la situation économique, la période de grâce qui sera accordée à la nouvelle équipe sera courte car deux étapes importantes attendent ce gouvernement : la première, le 15 octobre, où il s'agira de présenter le projet de loi de Finances 2018 selon l'échéance préfixée par la constitution. Le deuxième rendez-vous sera pour fin octobre, où il y aura une visite d'une délégation du FMI. Une visite importante qui déterminera le déblocage de la troisième tranche du crédit accordé à la Tunisie durant le mois de décembre de l'année 2017 ».
Hakim Ben Hammouda s'est ensuite exclamé : « Ce sera la loi de Finances la plus importante et la plus difficile depuis 2011 vu l'importance déficit dans les caisses de l'Etat ». Aussi il questionne : « La question qui se pose est : comment ce nouveau gouvernement va traiter ce déficit qui dépasserait les 10 milliards de dinars ? 20% du budget de l'Etat ! ». L'ancien ministre des Finances explique qu'à première vue ce déficit sera comblé par une augmentation de la TVA de 1 ou 2% et par la sortie sur le marché intérieur, « c'est un grand défi » commente-t-il. « Aussi sortir sur les marchés internationaux ne sera pas sans malheurs vu la dégradation de la note de la Tunisie par les agences de notation ». Le gouvernement devra donner une vision économique claire différente de ce qui a été présenté jusque-là selon M. Ben Hammouda qui ajoute : « Il faut éviter l'austérité en appliquant une politique de relance, des investissements avec le lancement de grands projets entre autres ».
Selon l'économiste, un autre défi attend la nouvelle équipe : celui des créances au sein des institutions publiques. Comme note positive l'économiste a dit être optimiste pour l'avenir du pays : « Je suis sûr que la Tunisie deviendra un pays démocratique et qu'elle réussira sa transition économique ». Connu pour son fort contrôle du déficit public lorsqu'il était à la tête du ministère, l'ancien ministre a aussi préconisé le fait de revoir les subventions étatiques pour plusieurs produits.