La plénière extraordinaire pour la discussion du projet de Loi de finances 2018 à l'ARP a réuni ce mardi 21 novembre 2017, 140 députés, devant lesquels le chef du gouvernement, Youssef Chahed a prononcé un discours où il a exposé la philosophie sur laquelle repose le projet de loi. Le chef du gouvernement a déclaré être prêt à la critique des élus du moment qu'elles ne touchent pas à la philosophie du projet. Il a aussi rappelé son discours d'investiture mettant en évidence la légère amélioration de la situation économique enregistrée depuis lors. « Nous avons enregistré pour cette année 2017, une reprise de la production, du tourisme, des investissements extérieurs et de la production des produits manufacturés, ce qui a fait doubler la croissance par rapport à l'année 2016. Cela est-il suffisant ? Non ! Il nous faut encore améliorer la situation et c'est pour cela qu'on a fixé des objectifs clairs parmi lesquels un taux de croissance de 5% et un déficit de 3% à l'horizon 2020. Ce qui nous manquait depuis la révolution se sont des objectifs clairs et chiffrés ! » a dit Youssef Chahed qui a en outre expliqué que cette LF 2018 est un pas important vers la réduction du déficit et de l'endettement. « Si nous n'avions pas tenté de contrôler le déficit, l'endettement pour les années à venir aurait été insupportable » a-t-il rétorqué.
Le chef du gouvernement a également pointé dans son discours, la masse salariale publique qui pénalise tous les secteurs et qui représente aujourd'hui ¾ des revenus de l'Etat. « Il n'est pas normal que nous ayons une masse salariale aussi importante ! ».
Pour l'année 2018, Youssef Chahed a annoncé un taux de croissance de 3% et qui sera essentiellement atteint par l'encouragement des investissements, l'équité fiscale, la lutte contre la corruption et des mesures sociales importantes. « Nous voulons arriver à enregistrer des taux de croissance importants » a-t-il martelé. Dans son plaidoyer, M. Chahed a aussi parlé de bureaucratie pénalisante. Il a en effet dit : « Il y aura un allègement des procédures. La Tunisie n'a pas le choix elle doit accélérer les grandes réformes. Nous sommes déterminés ! Nous ne voulons pas rendre tout le monde heureux car on ne le peut pas. Nous travaillerons consciencieusement pour arriver aux objectifs annoncés. Aussi nous mettrons à jour tout lobby qui a l'intention de freiner les reformes. Nous continuons la guerre contre la corruption qui est maintenant devenue une politique d'Etat et nous ne permettrons pas qu'elle devienne une arme politique ».
Dans la foulé de son discours, le chef du gouvernement a évoquer une amnistie à venir pour ceux qui souhaitent rapatrier leur argent de l'étranger, de grands projets énergétiques dans le sud, une réforme inévitable de l'éducation et de la formation et l'arrêt de la spéculation sur les produits alimentaires au moyen de peines sévères.
Après avoir remercié les forces de sécurités pour avoir su instaurer de nouveau l'ordre en contrecarrant efficacement les attentats planifiés sur le territoire national, Youssef Chahed, a indiqué: « Nous avons vraiment besoin d'unité nationale effective et de réinstaurer la culture du travail, car le combat aujourd'hui est celui de la compétence contre la médiocrité ».