Nabil Smida, président directeur général de la société nationale de distribution des pétroles AGIL (SNDP), a été l'invité de la matinale de Hamza Belloumi sur Shems FM, aujourd'hui vendredi le 15 décembre 2017. Lors de son passage à l'émission, Nabil Smida est revenu sur la grève du secteur pétrolier qui était prévue aujourd'hui. Cette grève avait été décrétée pour soutenir les agents de la société tunisienne des industries pneumatiques (STIP) qui n'ont pas perçu leurs salaires depuis 6 mois vu la crise financière que traverse la société. Cependant, cette grève avait été reportée au 28 décembre 2017 et ce suite à un accord conclu entre la centrale syndicale et les ministres de l'Industries et des Affaires Sociales.
L'invité de la matinale a également affirmé que le secteur de la distribution des pétroles était un secteur organisé et réglementé qui offre des garanties à ses employés et ce afin de rassurer les travailleurs dans ce secteur. M.Smida a en outre, affirmé que suite à la pression que subit le budget de l'Etat, il serait possible que la Tunisie se dirige vers une prochaine hausse des prix des carburants. « Le prix du pétrole mondial et automatiquement du pétrole national et des carburants est régi par 3 facteurs, notamment l'offre et la demande du marché international qui a environ 1.3% de l'impact sur la fluctuation du prix qui sont plus ou moins stables en Tunisie, aussi les manœuvres spéculatives également au sein du marché international qui sont toujours existantes, et au final le prix du pétrole est affecté par le facteur géostratégique comme les conflits internationaux, qui reste imprévisible mais le prix du baril demeurera aux environs de 60 et 70 dollars. Les grèves, toutefois, aussi néfastes qu'elles soient, n'ont pas un impact direct sur la hausse ou la baisse des prix du pétrole en Tunisie » explique-t-il.
Le PDG de AGIL a par ailleurs, souligné que le secteur pétrolier souffrait de plusieurs contraintes notamment la contrebande et le trafic des carburants qui nuit aux intérêts de ce secteur officiel légal et structuré en causant une perte de 20% de ses revenus. Il a ajouté que la marge bénéficiaire est très faible, de 3 ou 4%. En effet, les sociétés spécialisées dans les activités pétrolières ainsi que ses différents employés n'ont pratiquement pas de gains et la Tunisie est classée dernière parmi les autres pays du continent africain, au niveau de la marge bénéficiaire. Nabil Smida a au final, indiqué que les stations-services AGIL, malgré les efforts d'innovation et de rénovation, ne sont malheureusement pas du même niveau que les stations des sociétés internationales comme Total et Shell qui jouissent d'une expérience considérable dans le secteur des services et du marketing.