Invité de la matinale sur Shems FM aujourd'hui jeudi le 21 décembre 2017, Mehdi Ben Gharbia, ministre des Relations avec les instances constitutionnelles, la Société civile et des Droits de l'Homme a affirmé que la conjoncture actuelle de la Tunisie exige de toutes les parties l'engagement à l'Accord de Carthage. «Il faut que les ministres qui ont songé à quitter le gouvernement comprennent que la situation est critique et qu'ils n'ont pas le luxe de se retirer de l'Accord de Carthage. L'allégeance à un parti est à saluer mais l'allégeance à son pays est prioritaire, un ministre doit donc occulter son appartenance politique si c'est pour assurer l'intérêt général de la Tunisie » a-t-il expliqué.
M.Ben Gharbia a souligné que le moment n'était pas propice pour que les ministres et les secrétaires d'Etat de Afek présentent leur démission du gouvernement. En effet, il a expliqué que plusieurs dossiers importants allaient être mis en suspens si la démission était acceptée, et que cela nuira évidemment, à la Tunisie. « Les prochaines échéances électorales notamment les élections municipales le 6 mai 2017, le dossier de l'emploi, ainsi que les négociations avec nos partenaires européens dans quelques semaines autour de l'Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) et bien plus d'autres projets seraient suspendus si les ministres de Afek Tounes avaient quitté le gouvernement », a-t-il ajouté. Interrogé sur la survie de la coalition gouvernementale, le ministre a affirmé que malgré la crise que traverse cette coalition par le retrait de Afek Tounes, la révision de l'alliance Nidaa Tounes-Ennahdha et le mécontentement de l'UGTT et de l'UTICA, toutes les parties qui font encore partie du gouvernement ou celles qui s'en sont retirées ont exprimé à plusieurs reprises leur attachement inconditionnel à l'Accord de Carthage. « Quand tu as un gouvernement de coalition qui comprend plusieurs partis politiques avec l'appui des organisations nationales, on s'attend toujours à une divergence dans les points de vue. On peut avoir des visions différentes, des interprétations différentes, ne pas avoir le même positionnement par rapport à certains points, mais on est d'accord sur les grandes lignes et sur le principe de la coalition. Tant qu'on est unis et rassemblés autour de l'idée politique, cela veut dire qu'on est attaché au gouvernement de coalition», s'est-il- exprimé. Mehdi Ben Gharbia a par ailleurs indiqué que le pays est en voie de relèvement, et que l'union des partis autour d'un plan d'action commun était nécessaire afin de préserver les acquis obtenus jusque là. « La coalition gouvernementale a besoin de plus d'appui et de soutien de la part de toutes les parties impliquées. Elle a fait preuve de force depuis sa création et elle est en train de réaliser ses programmes et ses objectifs notamment la hausse de la productivité, la revitalisation du secteur du tourisme, la stabilité sécuritaire ou encore la réalisation des projets suspendus depuis 30 ans comme la réforme du dispositif des caisses sociales » a-t-il martelé. L'invité de la matinale est au final, revenu sur les élections législatives partielles en Allemagne se félicitant de la transition démocratique que vit la Tunisie et de l'effort que fournit l'ISIE. « Peu importe le résultat des élections en Allemagne, cela reste une preuve que notre pays est sur la bonne voie. C'était des élections libres malgré l'absence d'un réel enjeu et le faible taux de participation. C'était cependant, un vote de contestation contre tous les partis politiques et non pas un vote de conviction et cela arrive dans toutes les démocraties du monde. En effet, quand l'électeur donne son vote à un candidat indépendant, cela ne signifie pas qu'il adopte sa vision ou qu'il est convaincu de son programme électoral, mais cela signifie plutôt une insatisfaction de l'électeur face à l'ensemble des partis politiques qui a abouti à un vote de sanction, et c'est à cela qu'on doit réfléchir afin d'en tirer des leçons dans l'avenir » a-t-il expliqué.