L'homme politique Omar S'habou est revenu sur la dernière polémique ayant suivi la décision des Emirats arabes unis en interdisant le voyage aux femmes tunisiennes, soulignant « la faiblesse de la réaction diplomatique de la Tunisie et le silence du président de la République face à l'humiliation des émiratis ». Dans une vidéo parvenue à Business News, aujourd'hui, M. S'habou a établi un comparatif avec « les fortes prises de position du Combattant suprême, Habib Bourguiba » face à des situations similaires où le leader était intransigeant avec la dignité de la Tunisie et des Tunisiens. « Habib Bourguiba avait traité l'ancien président algérien Ahmed Ben Bella d'âne, lorsqu'il y avait des tensions entre la Tunisie et l'Algérie et que ce dernier avait manqué de respect à la Tunisie. Je noterai, également, la scène avec le roi du Maroc, Hassan II : Bourguiba a refusé de lui serrer la main devant tous les chefs d'Etat du monde arabe, en réponse à son humiliation à la Tunisie. Son message a été bien reçu. D'ailleurs cette scène m'a été rapportée par Béji Caïd Essebsi en personne », a-t-il dit dans sa vidéo.
M. S'habou a, également, rappelé les évènements de bombardement de Hammam Chatt par les Américains. « Dès me lendemain, Bouguiba a convoqué d'urgence l'ambassadeur américain. Il lui a refusé de s'asseoir et lui a demandé de transmettre un message au président, Ronald Reagan: si les USA mettent leur véto au projet de résolution tunisien au Conseil de sécurité, je romprai les relations avec eux. Cette menace a été, tellement, prise au sérieux que le président américain a décidé de s'abstenir d'user du véto pour la première fois depuis la création de l'Etat hébreu ». Et à M. S'habou de poursuivre : « Béji Caïd Essebsi voulait s'approprier cet exploit. Certes qu'il était un ministre des Affaires étrangères brillant, mais il était un simple exécutant. Le pouvoir décisionnel ne lui appartenait pas ».
« Aujourd'hui, tout le monde ose mépriser la Tunisie et l'humilier comme ce fût le cas de la Libye et la Tunisie n'a jamais répliqué. Aujourd'hui, c'est autour des Emirats de s'en prendre à la Tunisie. Cet Etat qui date à peine de 1970 ose humilier la femme tunisienne. Et comme réaction de la présidence de la République, on note la sortie médiatique de la porte-parole officielle, Saïda Garrach qui n'a fait que justifier cette décision, sans aucune dignité, ni orgueil! », s'indigne-t-il.