« Certains partis ont appelé le peuple à s'insurger contre une loi qu'ils ont-eux-mêmes voté puis ils ont été incapables de maitriser le mouvement car ils sont trop petits pour pouvoir l'encadrer » a déclaré le président d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, lors d'une conférence politique organisée par le parti ce samedi 13 janvier 2018. « Le chaos mène à la dictature et la dictature engendre le chaos et nous avons pu constater un certain amateurisme dans l'exercice de la démocratie la semaine dernière quand des partis ont voté une loi puis ont appelé le peuple à s'insurger pour l'annuler dans la rue. Leur incapacité à contrôler le mouvement qu'ils ont provoqué a conduit à des pertes humaines et matérielles et la responsabilité morale et politique de ce qui s'est passé leur incombe » a ajouté Rached Ghannouchi désignant le Front Populaire et soulignant que le nouvel exercice de la démocratie explique « les erreurs » et qu'Ennahdha tient au consensus et appelle le Front populaire à intégrer le gouvernement, « car la division menace la démocratie ».
Le président d'Ennahdha, a affirmé, dans ce sens, dans une déclaration donnée à Mosaïque Fm, à la suite de la réunion tenue aujourd'hui avec les signataires de l'Accord de Carthage, qu'il a lui-même « pris la défense du Front populaire », même s'il lui fait porter la responsabilité des grabuges qui ont secoué de nombreuses régions du pays ces derniers jours et que l'enquête déterminera in fine la responsabilité de chacun. « Je ne veux pas accuser le Front populaire, les lobbies de la contrebande sont sûrement derrière les actions de vandalisme qui ont eu lieu mais ce sera aux investigateurs de déterminer qui ils sont et si des pays se cachent derrière ces évènements » a-t-il poursuivi.
Rached Ghannouchi a déclaré, en outre, que des mesures en faveur des familles nécessiteuses ont été discutées lors de la réunion, concernant notamment l'augmentation du SMIC et de la pension de retraite. « Il ne s'agit pas ici de réviser le budget » a-t-il tenu à préciser.