Leila Chettaoui, députée du bloc Al Horra à l'ARP (Assemblée des représentants du peuple) est intervenue au micro de Mehdi Kettou sur les ondes d'Express Fm, ce mardi 16 janvier 2018. Lors de son passage à l'émission, l'invitée de l'Express est revenue sur l'audition du colonel-major Hichem Meddeb, ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur, par la commission d'enquête parlementaire d'investigation autour des réseaux d'embrigadement pour les zones de tension dont le rapporteur adjoint est Mme Chettaoui. « M.Meddeb s'est présenté à la commission disant qu'il détenait des informations concernant les réseaux d'embrigadement des jeunes pour les zones de conflit, et nous étions déçus d'apprendre que les données qu'il nous avait présentées étaient erronées. On avait remarqué une contradiction dans les propos du M.Meddeb, il avait en fait, prétendu que les réseaux d'embrigadement étaient présents en Tunisie depuis les années 80 et il n'a pas présenté aux membres de la commission les chiffres exacts concernant le nombre de jeunes qui ont quitté la Tunisie vers les zones de tension notamment la Syrie et l'Irak, ainsi qu'on ignore la source de ces informations », a-t-elle expliqué.
Mme Chettaoui a par ailleurs ajouté que Hichem Meddeb s'est présenté à la commission en tant qu'expert en lutte contre le terrorisme. Cependant, quand il était responsable au ministère de l'Intérieur, il ne s'est pas exposé à ce dossier. « M.Meddeb prétend que ces réseaux d'embrigadement étaient inexistants et qu'il n'y avait aucune partie qui en est responsable. Il dit de ce fait que les 6000 jeunes qui ont quitté la Tunisie vers les zones de conflit sont des cas isolés et que cela émanait d'une volonté individuelle, ce qui ne peut en aucun cas être crédible ou sensé. Quand ils sont émis par un cadre sécuritaire, ce genre de propos prennent un statut officiel et légitime et c'est cette désinformation qui est dangereuse » a-t-elle ajouté.
La députée d'Al Horra a finalement conclu son intervention en soulignant que le travail de la commission était un travail critique et sensible puisqu'il touche essentiellement le 2ème parti au pouvoir qui est le mouvement Ennahdha. « On est dans une situation difficile, et c'est pour cela qu'on devrait organiser nos activités et faire le tri des auditions ainsi que vérifier leur véracité tout en adoptant une approche raisonnable et une vision claire », a martelé Mme. Chettaoui.
Rappelons que Hichem Meddeb, colonel-major et ancien porte-parole du ministère de l'Intérieur avait nié lors de son audition par la commission d'investigation autour des réseaux d'embrigadement pour les zones de tensions, lundi 15 janvier 2018, toute instruction officielle verticale donnée par une institution, un parti ou une association concernant l'envoi des jeunes aux zones de conflit et qu'il n'existe aucune partie précise derrière cela.