Emna Ben Arab, professeur universitaire et membre de l'équipe responsable de l'étude réalisée par l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES) sur les dangers du retour des combattants tunisiens des zones de conflits, a été l'invitée de Midi Show ce jeudi 18 janvier 2018 sur les ondes de Mosaïque FM. Au micro de Boubaker Ben Akecha, Mme Ben Arab a indiqué que le nombre de Tunisiens qui ont rejoint les zones de tension avait atteint 3000, dont 82 individus ont eu des entretiens avec les chercheurs dans le cadre de cette étude. Elle a également ajouté que ces entretiens se déroulaient d'une manière individuelle, aussi bien que d'une manière collective (Focus Group) et avaient pour objectif de mieux cerner les motifs derrière ces actes ainsi que les éventuels dangers que pourraient représenter les combattants revenant en Tunisie. « Ces individus souffrent d'une fragilité psychologique, ainsi que de plusieurs problèmes sociaux et économiques. Ils cherchent, de ce fait, d'autres opportunités, ce qui les a poussés à fréquenter les mosquées où ils ont été endoctrinés par l'idéologie extrémiste et incités à partir vers les zones de conflits », a expliqué Mme Ben Arab.
L'invitée de Midi Show a par ailleurs ajouté que ces combattants n'ont aucun sens d'appartenance à la patrie, et que leur seul lien avec la Tunisie se caractérisait par « un sentiment de désespoir et d'injustice subie, ainsi que par un manque d'opportunités ». Mme Ben Arab a, au final, focalisé sur les dangers éventuels du retour des combattants des zones de conflits. En effet, elle a jugé que ces personnes représentaient un danger d'ordre sécuritaire dans le sens où ils adoptent la doctrine jihadiste et pourraient à tout moment comploter contre le pays et procéder à des plans terroristes. Il a été également question d'un danger idéologique vu que les proches de ces personnes ainsi que leur milieu adoptaient la même pensée takfiriste qu'elles. « Ces combattants en détention reçoivent des visites régulières de la part de leurs proches, ils jouissent par ailleurs d'un système de soutien psychologique et matériel de leur part. La doctrine jihadiste prônant l'embrigadement des jeunes ne se limite pas à ces individus, mais elle s'élargit pour inclure leurs familles et leur entourage entier », a martelé Emna Ben Arab.