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Les entreprises tunisiennes optimistes malgré tout !
Publié dans Business News le 15 - 03 - 2018

Les entreprises tunisiennes sont un pilier principal de l'économie tunisienne. Leur bonne santé et leurs performances sont le signe d'une reprise économique et permettent de renseigner sur l'évolution de l'économie nationale. C'est dans cette optique que s'est tenue aujourd'hui à Tunis la 2éme édition de Miqyes, baromètre de la santé des PME tunisiennes.


La 2éme édition de Miqyes a été organisée ce jeudi 15 mars 2018, sous le haut patronage du chef du gouvernement Youssef Chahed, à l'hôtel Novotel Tunis, par la CONECT et le Cabinet HLB GS Audit &Advisory en partenariat avec le PNUD.
Miqyes 2017 est une enquête réalisée auprès d'un échantillon de 500 PME des 24 gouvernorats de la Tunisie et opérant dans les divers secteurs notamment l'industrie, les services, le commerce et l'agriculture, portant sur la santé de ces PME en mettant l'accent sur le financement, le capital humain, l'accès aux marchés et le climat des affaires en général. Elle a été réalisée entre le 30 janvier 2018 et le 23 février 2018.

Ainsi et selon cette enquête, 65,3% des interrogés sont optimistes pour l'avenir de leurs entreprises, les exportateurs étant les plus confiants. 40,9% des PME déclarent que leur chiffre d'affaires a augmenté en 2017. 16,7% affirment qu'il s'est maintenu tandis qu'il a régressé pour 35,7% d'entre eux. 35,8% des entreprises ont lancé un nouveau produit en 2017 et 54,6% comptent en lancer en 2018.
24% des entreprises tunisiennes n'ont pas dégagé de bénéfices comptables en 2016 et 23,8% s'attendent à ne pas en dégager en 2017. Une PME industrielle sur deux enregistre une perte comptable en 2017.
Moins d'entreprises qu'en 2016 ont travaillé avec l'étranger (24,3% en 2017 contre 28,9% en 2016). L'Europe est leur marchés de prédilection et à sa tête la France pour 44,4% des répondants. 35% des entreprises questionnées n'ont pas gagné de nouveaux clients en 2017. Pire, 42,3% ont refusé un contrat pour manque de rentabilité en 2017 et 30,6% pour manque de capacité en 2017.
En outre, 35,2% des PME déclarent avoir perdu en 2017 un ou plusieurs clients importants, 23,3% pour difficultés financières du client et 21,4% pour manque de compétitivité.
Autre révélation importante, 26,7% des PME ont subi des arrêts fréquents de la production en 2017, 46% pour des soucis liés à l'outil de travail et les matières premières, 12,3% pour perturbations externes et 12% pour absence de demande client.
Côté financement, 38,8% des PME ont déposé des demandes de crédit en 2017. 45% de crédit d'investissement et 68% de crédit de gestion. 33,7% des PME seulement recourent aux crédits de gestion, majoritairement du secteur du commerce.
Le solde emploi par PME en 2017 est de 2,8 employés, dont 2,3% de non-cadres. 35,6% des entreprises n'ont pas recruté en 2017 pour inadéquation des profils.
La santé des employés (58,6% maladie) et les transports publics (29%) sont les principaux facteurs de l'absentéisme dans les PME. Par ailleurs, 59,1% des PME se sentent menacées par la concurrence de l'informel alors que 45% des PME tunisiennes souffrent encore de l'impact de la situation en Libye.
S'agissant du palmarès des blocages administratifs perçus par les PME en 2017, 27,6% des interrogés citent l'administration fiscale, 21,4% la douane, 12% les autorisations, 10% la CNSS. 45,4% des entreprises pensent qu'elles ne peuvent pas travailler convenablement sans être obligées de donner des pots-de-vin.

Ouvrant la conférence, Youssef Chahed a estimé que Miqyes permet le suivi du climat d'affaires et des PME, se basant sur des critères objectifs. Profitant de sa présence, il a expliqué que la Tunisie traverse une phase économique difficile et une instabilité. « Plus cette situation perdurera, plus la reconquête de la confiance des investisseurs sera difficile », a affirmé le chef du gouvernement.
«J'ai été franc avec les Tunisiens sur la situation et la nécessité d'engager les grands chantiers de réforme, ceux relatifs aux caisses sociales, aux entreprises publiques et à la masse salariale», a-t-il affirmé. Et d'ajouter qu'«il faut aussi traduire nos relations d'amitié, avec plusieurs pays, en coopérations fructueuses».
Il a souligné que la guerre contre la corruption continue et a mis en relief les décisions prises contre la prolifération du marché parallèle et de la contrebande. «Notre défi aujourd'hui est essentiellement économique et en relation avec la reprise économique et la mise en place d'un nouveau modèle économique. La société étant l'atout pour gagner ce pari. C'est dans ce cadre que plusieurs lois ont été mises en place, notamment celle de l'investissement, la lutte contre la bureaucratie, la simplification des procédures administratives, l'encouragement des exportations, la révision de la réglementation de change ainsi que la remise en exploitation des quais 8 et 9 du port de Radés», a-t-il expliqué.
Il a, d'ailleurs, annoncé les prémices d'une reprise dans plusieurs secteurs. L'objectif étant d'atteindre environ 5% de croissance dans les horizons 2020. «Le plus grand défi d'aujourd'hui est le redressement des finances publiques. Le gouvernement est déterminé à mettre en place les réformes qui s'imposent et à réformer le système des quotas. Loin des tiraillements et des pressions, le facteur temps étant déterminant pour la Tunisie», a-t-il ajouté.

Commentant les résultats du baromètre, M. Chahed a estimé qu'ils étaient très intéressants. «Un point sur lequel on peut s'engager en 2018 et l'amélioration du climat de affaires. D'ailleurs, il y a 60 points qu'on suit hebdomadairement en conseil des ministres. Avec le glissement du dinar, la Tunisie est devenue un site très compétitif. Peut être qu'il faudra organiser un road show en Europe, pour mettre en évidence ce fait», a-t-il déclaré.
Il a fait remarquer que la reprise économique en Europe est en train d'entrainer avec elle les exportations tunisiennes. «Il y a des prémices de reprise, c'est assez positif. Ceci dit, il faut opérer les réformes structurelles au plus vite, car si nous ne le faisons pas nous allons continuer à figurer sur des listes noires et des classements peu flatteurs», a-t-il mis en garde.

Pour sa part, le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) Tarek Cherif, a affirmé que l'entreprise est un pilier important de la croissance, de la création des richesses et de la création d'emploi. « L'entreprise est tellement importante que des baromètres comme Miqyes ont été créés », a-t-il dit.
En effet, les entreprises tunisiennes souffrent de blocages et de pression sociale outre le marché parallèle et la contrebande, le tout alors que l'économie nationale peine à démarrer, note-t-il. D'ailleurs, il a indiqué que 4.319 entreprises ont fermé leurs portes entre 2005 et 2016 ce qui se traduit par la perte de 250.000 emplois, soit une moyenne de 400 entreprises et 25.000 emplois perdus par an.

Pour le représentant résident adjoint du PNUD Kebir Aloui, « Miqyes est un outil d'observation participatif qui se situe au cœur des changements et des grands chantiers de réformes. Ce petit document étant une mine d'or d'informations, qui peut ancrer une culture d'analyse. Pour lui en raffinant l'analyse, on pourrait mettre en place un plan pour soutenir l'entreprenariat ».

Khalil Laâbid, président de la Haute instance de l'investissement, a évoqué, quant à lui, les efforts du gouvernement pour simplifier les procédures administratives afin de libérer les entraves à l'investissement, avec la mise en place d'un contrôle à postériori
« Objectif à atteindre en 2020 une croissance de 4,7% contre 1,5% moyenne du quinquennat 2011/2015, un revenu individuel de 12.520 dinars contre 8.000 dinars actuellement, un taux d'épargne de 18% contre 12,5% en 2015 et un taux de pauvreté de 2% contre 4,6% en 2010 », a-t-il précisé.

S'agissant des financements, les participants ont mis en relief les problèmes d'accès pour les PME. « S'il y a un manque de liquidité chez les banques, c'est parce qu'elles financent le secteur public », affirment-ils. Les bailleurs de fonds mettent en relief, pour leur part, un manque organisationnel des sociétés tunisiennes et une ignorance quant à la manière de préparer un dossier de financement. Ils appellent, surtout, à ce que les plafonds des taux d'intérêt soient enlevés pour permettre une meilleure analyse des risques et donc un accès au financement.

Pour Antoine Sallè de Chou, chef du Bureau de la BERD en Tunisie, les PME n'ont pas saisi l'opportunité de la baisse du dinar et de la hausse de l'euro. Il a évoqué, aussi, le problème d'accès des entreprises tunisiennes aux devises. Il estime qu'il faut trouver une solution pour avoir rapidement l'autorisation de la BCT.
Il fait trois propositions dans ce cadre : identifier avec la BCT des solutions pour que l'entreprise tunisienne puisse s'installer à l'international ; mettre en place un processus transparent pour l'accès des PME aux marchés publics (travailler sur une plateforme électronique afin de réduire les risques de corruption) ; laisser les professionnels "pricer" les taux d'intérêt bancaire et de microcrédit.

S'agissant de l'accès aux marchés, les experts ont affirmé qu'il faut prospecter, cibler, se positionner avant d'aller à conquête d'un marché : il faut connaitre leurs besoins et rectifier le produit si besoin. La clé, selon Nacer Bouyahya, responsable national des projets de Trade Center "ITC", est de développer une stratégie sectorielle avant de développer des stratégies internationales et bénéficier d'une assistance technique. Beaucoup ont insisté sur l'importance que la BCT allège ses procédures pour l'export et l'implantation à l'internationale.

Concernant les ressources humaines, les initiés se sont mis d'accord sur l'importance de la mise en place d'une vrai stratégie dans ce cadre où l'employé y sera au centre. Ils ont expliqué que l'employé ne veut pas uniquement d'un bon salaire mais il veut aussi être reconnu, valorisé et impliqué dans les problèmes de développement de l'entreprise.


La conférence a été aussi l'occasion pour que plusieurs promoteurs racontent leurs déboires. Parmi eux Foued Gueddiche qui a expliqué qu'il doit payer 700 dinars supplémentaire pour le transport pour aller au port de Sfax et éviter le port de Radés.
«J'ai un label de transformation de légumes et j'ai gagné un marché important de tomates séchées avec Métro Canada, depuis 4 ans. L'emballage vient du Portugal. A cause du contrôle technique systématique à l'importation et de la congestion du port de Radés, je suis en train de perdre ce marché», a-t-il affirmé.
Il a également évoqué une information qui est passée inaperçue : 60 jours avant le mois de ramadan, l'UE a augmenté de 10 fois le droit de douane pour les feuilles de brick, qui passe de 2 centimes à 20 centimes. Pénalisant les entreprises tunisiennes qui performent dans le secteur !


Clôturant le séminaire, le ministre de l'Industrie et des PME, Slim Feriani, a indiqué que : «Ce qui est confortant, c'est qu'il m'a été donné de savoir que pour cette édition de Miqyes, l'élan d'optimisme a été maintenu. Nos PME interrogées sur l'avenir de leurs entreprises sont toujours optimistes, du moins les 2/3 d'entre elles Mieux encore, ce sont les exportateurs qui sont les plus confiants quant à l'avenir de leurs entreprises ! Et c'est à mon sens un bon indicateur de la Santé des PME tunisiennes ! Les entrepreneures ont du flair. Ils voient venir la croissance et le profit. Je ne peux que les suivre, leur apporter toute l'assistance possible et nécessaire afin qu'ils gardent confiance en leur business, en leur potentiel et en leur avenir. Les indicateurs globaux à l'échelle nationale témoignent d'une cohérence entre vos travaux et la réalité du terrain».
Et d'ajouter : «Certes, l'environnement général des affaires reste difficile mais il ne faut pas perdre de vue - ou sous-estimer- les améliorations enregistrées. Maintenant, il faut préserver la tendance vers l'amélioration, la consolider et accélérer les réformes afin de construire une croissance sur des bases solides».

Malgré tous leurs déboires, les entreprises tunisiennes restent optimistes croyant à un avenir meilleur. En revanche, il faudra aussi que le gouvernement et les administrations mettent la main à la pâte et aident les sociétés tunisiennes, notamment les PME, à se développer davantage, en Tunisie et à l'international, pour le bien de toute l'économie nationale.


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