Selon une enquête commanditée par la Confédération nationale des entreprises citoyennes (Conect) et réalisée par le cabinet One to One, auprès de 500 entreprises implantées dans les 24 gouvernorats, la concurrence informelle constitue toujours une menace avec 59,1% des sondés. Un taux en baisse par rapport au taux enregistré en 2016 par la même enquête. Mais qui montre l'ampleur des défis que les entreprises tunisiennes affrontent dans ce contexte économique difficile. Le baromètre de la santé des Petites et Moyennes Entreprises (PME) ou Miqyes a été lancé en 2017 par la Conect afin de mesurer la perception de l'environnement d'affaires et la performance des entreprises tunisiennes. Il faut dire que les sept dernières années ont été assez contraignantes pour le secteur privé tunisien, composé principalement de PME. Un contexte qui a amené à la fermeture de plusieurs entreprises et la perte de milliers d'emplois. Selon Tarak Chérif, président de la Conect, plus de 4 mille entreprises ont fermé et 250 mille emplois ont été perdus entre 2005 et 2016. L'enquête a, ainsi, recensé les perceptions des PME tunisiennes quant à l'accès au marché, à la compétitivité, aux ressources humaines et management, à l'environnement des affaires, à la rentabilité et la confiance en l'avenir. Au niveau de l'accès au marché, 75,7% affirment avoir travaillé sur le marché local. Pour le marché extérieur, la France, l'Italie et l'Algérie sont au Top 3 des marchés sur lesquels ont travaillé les PME tunisiennes en 2017. En ce qui concerne l'évolution du chiffre d'affaires, 39,3% ont indiqué qu'il a augmenté contre 40,9% en 2016, alors qu'il s'est maintenu pour 16,7% des répondants. Problème de rentabilité Parmi les résultats de l'enquête, on estime que 76,8% des entreprises interviewées n'ont pas mis en place une méthode pour connaître leurs parts de marché. Au niveau de la performance commerciale, 35% des entreprises n'ont pas gagné de nouveaux clients en 2017, 42,3% disent qu'elles ont refusé un contrat par manque de rentabilité et 30,6% pour manque de capacité. De même, 35,2% des entreprises ont déclaré qu'elles ont perdu un ou plusieurs clients importants principalement à cause des difficultés financières du client, du manque de compétitivité des prix et de la situation générale d'insécurité. En ce qui concerne le financement, 33,7% disent qu'elles recourent aux crédits de gestion et 38,8% ont déposé des demandes en 2017, pour des crédits d'investissement avec un taux d'acceptation de 51% et des crédits d'exploitation (60%). L'enquête a révélé également que 25% des entreprises n'arrivent pas à dégager des bénéfices comptables et qu'une PME sur deux enregistre une perte comptable en 2017. Concernant les blocages administratifs, selon les PME interviewées, il s'agit de l'administration fiscale, des douanes, des autorisations, de la CNSS, etc. S'agissant de la perception de la corruption, les avis sont partagés à moitié entre celles qui considèrent ne pas pouvoir travailler convenablement sans être obligées de donner un pot-de-vin et celles qui ne sont pas exposées à la corruption. Vis-à-vis de l'avenir, les PME interviewées sont majoritairement optimistes (65,3%), avec une part plus élevée pour les exportateurs.