Dans sa note de conjoncture du mois de juin 2018, l'Institut tunisien d'études stratégiques (Ites) ne semble pas être en phase avec l'analyse de la Banque centrale de Tunisie (BCT) en matière de lutte contre l'inflation. En effet, l'Ites estime que « la politique monétaire [de la Banque centrale] apparaît inefficace pour contenir l'inflation même si on a enregistré une stabilisation depuis le mois d'avril ». Dans sa note de conjoncture, l'Ites ajoute d'ailleurs que « l'inflation est due à l'augmentation des coûts de production, particulièrement de coût de l'énergie, des matières premières et des produits semi-finis. Elle est aussi engendrée par des mécanismes économiques distordus (contrebandes, circuits de distribution….). »
Selon l'Ites, il aurait mieux valu s'attaquer prioritairement aux disfonctionnements du marché que procéder à un relèvement du taux directeur. « L'inflation devrait être corrigée par des politiques structuralistes (et non monétaristes comme le fait actuellement la BCT) », souligne l'Ites qui dépend de la Présidence de la république. La note de conjoncture de l'Ites, publiée, lundi 18 juillet 2018, au lendemain de l'interview présidentiel sur l'avenir du gouvernement de Youssef Chahed, constitue une critique à peine voilée de l'action du gouvernement sur un sujet aussi sensible au double point de vue économique (compétitivité du produit national) et surtout social (pouvoir d'achat).