Les enjeux qu'ont suscités la crise financière internationale et ses répercussions globales en matière de régulation et de gouvernance multilatérales ont conduit à des débats majeurs sur les nouvelles reformulations possibles des politiques macroéconomiques. Bien de dogmes et de postulats ont été en effet tour à tour ébranlés. Les thèses monétaristes et de la nouvelle école classique ont, depuis longtemps, voulu imposer la prééminence des marchés financiers et la neutralité de la politique monétaire face à leurs contradicteurs néokeynésiens et même néo structuralistes qui ont démontré leur échec à expliquer les rouages économiques fondamentaux dans un monde de globalisation où les produits financiers sophistiqués et les instruments dérivés ont fait voler en éclats les logiques habituelles de repérage académique, si bien que le prédécesseur président de la réserve Fédérale Américaine , les a qualifiés de pures exubérances dans cette mouvance de doute généralisé, et même l'actuel président de la FED qui a initié ses premiers travaux académiques sur la grande dépression s'est trouvé récemment devant les critiques acerbes du congrès américain et parfois à court d'argumentations. Tout récemment encore, un rapport rédigé par le département de recherche du FMI, a produit un tollé à tel point que l'UE a songé créer un fond monétaire européen mais de quoi s'agit-il en fait ? En effet, les stratégies de sortie de crise mises en œuvre un peu partout dans le monde par les gouvernements ont été l'œuvre de politiques monétaires non conventionnelles, d'actionnement de stabilisateurs automatiques budgétaires qu'on a appelé les déficits structurels et non conjoncturels et surtout de réflexions approfondies sur ce que devraient être les nouveaux rôles des banques centrales. Il s'est avéré, à cet effet, que la recherche de la seule stabilité des prix n'a jamais prémuni les économies de la récurrence des crises financières et que les autorités monétaires doivent aussi adosser la conduite de leur politique monétaire aux objectifs de stabilité financière et de stabilisation des prix des actifs. Un dernier argument fondamental s'est déjà dégagé de la lecture des débats internationaux, il est relatif en particulier au rôle crucial de la nécessaire coordination entre les autorités monétaires et les autorités budgétaires, car seuls des niveaux optimaux de déficit public et d'inflation peuvent garantir des financements productifs de la croissance. Cette démarche ne peut réussir que dans un cadre macroéconomique gradualiste où les mesures sont prises par séquences ordonnées, réfléchies et n'obéissant à aucune idéologie économique mais répondant uniquement aux spécificités économiques différentes de chaque pays.