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Remaniement ministériel - Jamais sans Ennahdha !
Publié dans Business News le 04 - 11 - 2018

Le remaniement ministériel est imminent et devrait être annoncé dans les jours à venir. Les tractations qui accompagnent ce remaniement s'éternisent depuis des semaines et font ressortir des scénarios aussi improbables que surprenants. Mais qui décidera du prochain gouvernement et qui en fera partie ?

La question d'évincer Youssef Chahed de la présidence du gouvernement ne se pose plus aujourd'hui. Elle n'est, du moins, pas prévue pour le remaniement à venir qui devra être annoncé en ce début de semaine. Il s'agit, pour l'instant, de faire un lifting de l'équipe gouvernementale actuelle. Un lifting qui devra traduire les nouveaux équilibres de la scène politique.
« Que celui qui peut former un gouvernement sans Ennahdha le fasse » a déclaré Rached Ghannouchi vendredi 2 novembre, lors d'une réunion avec les membres du bloc parlementaire de son parti. Le chef du parti islamiste, réuni avec ses députés pour décider entre autres choses du remaniement à venir, est revenu sur les appels à « exclure Ennahdha du prochain gouvernement de Youssef Chahed », affirmant que « la participation au gouvernement n'est pas une obligation » et que « la vie politique se base sur la concurrence ».
Une chose est sure cependant, dans le nouveau gouvernement Chahed, Ennahdha aura grandement son mot à dire. « Là où se trouve l'intérêt national, se trouve Ennahdha », disait Rached Ghannouchi.
Si Rached Ghannouchi a voulu se montrer pragmatique, misant sur le « respect de la démocratie et des règles du jeu politique », ce que répète souvent le parti islamiste, il s'agit évidemment là d'une pique lancée à Nidaa Tounes.
Le parti de Hafedh Caïd Essebsi avait, en effet, publié un communiqué la semaine dernière, signé par Slim Riahi, nouveau secrétaire général fraîchement nommé, dans lequel il a fait part de « sa disposition à se concerter avec les parties progressistes pour la formation du prochain gouvernement et la nature du remaniement ministériel, mais sans la participation du parti Ennahdha ».
Il n'est évidemment pas question d'évincer Ennahdha du prochain gouvernement. Cela tout le monde l'a compris. Hafedh Caïd Essebsi a en effet affirmé, au micro d'Al Janoubia, il y a deux jours, que « c'est Rached Ghannouchi qui s'occupe du remaniement ». « Personne ne nous a consultés. On ne sait même pas si Youssef Chahed sera maintenu », a-t-il déclaré, tentant de cacher son dépit sous une pointe d'ironie.

« On ne peut pas former un gouvernement sans inclure Ennahdha », a affirmé Fathi Ayadi sur Shems Fm, le 31 octobre dernier. Le dirigeant islamiste a fait part de « la disposition d'Ennahdha à dialoguer avec tous les partis politiques qui le souhaitent » mais aussi « la volonté du parti d'établir un gouvernement d'union nationale en continuant à inclure Nidaa Tounes au sein de cette équipe ».
« Nous sommes en train de nous concerter avec le chef du gouvernement autour du prochain remaniement ministériel et nous souhaitons inclure Nidaa Tounes car Ennahdha vise à rassembler toutes les forces politiques. Ainsi, il est impossible de former un gouvernement sans Ennahdha par simple calcul ou en tenant compte des poids politiques », a-t-il précisé. Ennahdha préfère, comme d'habitude, afficher ouvertement « son attachement aux principes démocratiques », mais tout en prenant soin de souligner qui détient l'ascendant.

Les guerres politiques autour du gouvernement de Youssef Chahed se multiplient entre les différentes parties, chacun voulant y être et avoir son mot à dire sur « le sort de ses adversaires ». De son côté, le principal intéressé préfère rester vague. L'unique commentaire ayant été fait par Youssef Chahed était de dire que ce remaniement était « loading » - en cours. C'est dire combien les tractations pour établir la liste des noms de la nouvelle équipe gouvernementale ont pris du temps.

La question qui se pose aujourd'hui n'est pas tant de savoir qui fera et qui ne fera pas partie de ce nouveau gouvernement mais plutôt le poids que chaque partie aura. Il est clair que la question des compétences des différents ministres, officiellement annoncée comme étant LE critère de référence, ne sera pas l'unique point de repère pour décider de qui reste et qui devra partir. Youssef Chahed a besoin d'une équipe performante qui veillera à livrer un bilan positif à la fin de sa mission, histoire de prouver que le gouvernement a laissé le pays dans un meilleur état que lorsqu'il avait pris le pouvoir. Ceci dit, les différents calculs politiques et politiciens auront grandement à jouer dans les nouveaux équilibres. Des équilibres qui seront différents de ceux émanant des urnes et qui sont, déjà, qualifiés de « putshistes » par les détracteurs de la Kasbah.

Si la place de Nidaa, pourtant parti vainqueur aux élections de 2014, est de moins en moins garantie, il est fort probable que Youssef Chahed n'en garde que les ministres qui ont clairement manifesté leur loyauté envers la Kasbah, et qui ne font donc pas partie du clan HCE.
Ennahdha devra, par ailleurs, avoir une place de choix dans ce gouvernement, étant donné qu'il est LE grand soutien du gouvernement Chahed face à ses détracteurs. Ennahdha et ses alliés, dont on peut citer par ailleurs Machroûu Tounes, même s'il n'assume pas ouvertement son rapprochement avec le parti islamiste.
Mais quelle attitude devra adopter Youssef Chahed face aux ministres nahdhaouis qui ont prouvé leur incompétence dans l'actuelle équipe gouvernementale ? Le chef du gouvernement devra jouer aux équilibristes, tiraillé entre « récompenser » ceux qui l'ont soutenu, et garantir une équipe compétente qui saura fournir un bilan respectable en vue des prochaines échéances électorale. Un jeu d'équilibriste qui devra aussi valoir pour ceux des ministres Nidaa qui font ouvertement partie de « son clan ».
La finalité étant que la prochaine équipe gouvernementale remporte la guerre de la « légitimité », face à l'épreuve du parlement. Une épreuve qui n'était pas du tout garantie pour l'équipe actuelle.

Youssef Chahed est pressé d'en finir avec ce remaniement qui n'a que trop duré et ce afin de s'atteler à d'autres tâches importantes. La loi de finances de 2019, dont le vote est prévu avant la fin de l'année, en fait partie. Les échéances électorales de 2019 sont évidemment le but ultime de tout ce remue-ménage…


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