Alors qu'elle devait clarifier la situation, la dernière réunion des signataires du pacte de Carthage n'a fait qu'apporter plus d'incertitude quant à l'avenir proche du gouvernement actuel présidé par Youssef Chahed. Les déclarations qui ont suivi la réunion en question ont sombré dans une contradiction sans précédent et le secrétaire-général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, n'a pas manqué de le relever. Intervenant sur les ondes d'une radio, le secrétaire-général de la centrale syndicale est revenue sur les propos de la porte-parole de la présidence de la République, Saida Garrach – qui a affirmé que Youssef Chahed ne serait pas évincé avant les élections municipales – pour affirmer que « certains étaient soit étourdis, soit assoupis, au cours de la rencontre ». Par cette opposition, Taboubi signe et persiste sur la position de son organisation qui ne veut plus, semble-t-il, avoir à faire avec l'actuel chef du gouvernement. Pour les partis politiques, Ennahdha et Nidaa Tounes, essentiellement, aucune certitude n'a été présentée, ce qui laisse supposer que les deux mouvements majoritaires cherchent à gagner du temps avant de comprendre où vont les tendances. Cela serait la stratégie actuelle de Nidaa Tounes qui préfère attendre les résultats des élections municipales pour apporter ne ce serait qu'un simple remaniement ministériel à l'équipe actuelle. Misant sur de très bons résultats pour les municipales, Nidaa Tounes préfère attendre, afin de mieux s'imposer lors de la prochaine formation. Pour le mouvement islamiste, nombreux sont ceux qui assurent que ses dirigeants cherchent un moyen de faire imposer un gouvernement de technocrates dont le chef et les membres seront appelés à s'engager à ne pas se présenter aux élections de 2019. D'ailleurs, le chef du mouvement, Rached Ghannouchi, avait suggéré ce plan à Youssef Chahed il y a quelques mois de cela. La requête la plus claire nous vient du côté de l'UGTT qui, encore une fois, n'a pas mâché ses mots au lendemain de la rencontre après que Taboubi a carrément déclaré que le gouvernement actuel est devenu un gouvernement de gestion d'affaires courantes ce qui veut dire, en plus clair, qu'il s'agit d'une équipe qui s'occupe uniquement des affaires imminentes en attendant qu'une autre vienne la remplacer. Par ces propos, le secrétaire-général de la centrale syndicale affirme que la chute du gouvernement actuel est devenue une certitude qui se concrétisera d'ici quelques mois voire quelques semaines. Si le président de la République, Béji Caïd Essebsi, n'a pas encore laissé rien voir de ses intentions concernant le sort du gouvernement d'union nationale dont il a lui-même choisi le chef, il semblerait qu'il soit en train de préparer une grande annonce qu'il fera, selon nos sources, lors de son discours attendu pour le 20 mars prochain, date de la célébration de l'anniversaire de l'Indépendance nationale : selon les premières données, le chef de l'Etat compte annoncer un grand changement au niveau du Code électoral. Certains assurent que le président irait même jusqu'à proposer un changement du régime politique pour que dernier vire de semi-parlementaire à présidentiel amendé. Un changement qui a toujours séduit Béji Caïd Essebsi ...