La présidente de la Commission des libertés et de l'égalité (Colibe), Bochra Belhaj Hmida est intervenue, ce matin du lundi 26 novembre 2018, au micro de Wassim Ben Larbi, pour revenir sur la question de l'égalité successorale. Bochra Belhaj Hmida a assuré que l'égalité dans l'héritage demeure la question délicate par excellence, bien que tous les autres points du rapport soient tout autant importants. « Aborder l'institution de l'égalité dans l'héritage est un pas de géant dans la consécration des principes de la Constitution, d'autant plus qu'il s'agit d'une initiative présidentielle », a-t-elle affirmé.
Elle a souligné que le pacte social qui engage tous les citoyens tunisiens reste la Constitution. « La Constitution est claire, soit on l'adopte, soit on ne l'adopte pas. Pour ceux qui parlent du Coran, à chacun son interprétation. On ne peut revenir 14 siècles en arrière, pourtant, il restera toujours un courant qui tire vers le bas ».
D'autre part, Bochra Belhaj Hmida a indiqué que les différences et les divergences sont permises au sein de cette démocratie, précisant que l'égalité successorale n'est pas imposée et que le choix d'appliquer les préceptes de l'islam existe via plusieurs mécanismes : « Celui qui veut renoncer à son droit est libre, mais il n'a pas à empêcher les autres d'en profiter ».
La présidente de la Colibe a indiqué, également, que le projet de loi porte sur l'égalité homme-femme, « Avec cette loi, les femmes ne profiteront pas, systématiquement, de la pension alimentaire si elles ont les moyens de subvenir à leurs besoins. En tout cas, cette initiative n'affectera pas les priorités de l'Etat ».
Elle a tenu, par ailleurs, à dénoncer toute la vague de violence qu'elle subit et les nombreuses menaces visant son intégrité et sa vie.