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Béji Caïd Essebsi déclare la guerre à Rached Ghannouchi
Publié dans Business News le 30 - 11 - 2018

Béji Caïd Essebsi a décidé de déclarer la guerre à son allié d'autrefois Ennahdha de Rached Ghannouchi. Si le parti islamiste était un allié de taille après les élections de 2014, le mouvement est aujourd'hui l'ennemi à abattre. Devenu premier soutien de son adversaire Youssef Chahed, actuel chef du gouvernement, Ennahdha est désormais déclaré persona non grata par le clan des Caïd Essebsi. Le dossier de l'organisation secrète, pesant sur le parti, se présente comme l'occasion inespérée de laisser Ennahdha sur le carreau.

« J'avais autrefois défendu Ennahdha et, aujourd'hui encore, je n'ai aucun problème avec eux, ni positif, ni négatif » avait déclaré Béji Caïd Essebsi à l'ouverture de la réunion du conseil de sécurité nationale. Une première, étant donné que le président de la République n'a pas l'habitude d'ouvrir la réunion du conseil de la sécurité en prenant publiquement la parole…encore moins pour parler de sujets politiques. Mais le message de Béji Caïd Essebsi à travers son intervention est clair : la guerre est déclarée contre Ennahdha. Le dossier de l'organisation secrète armée est la meilleure occasion d'utiliser le passé trouble contre le mouvement islamiste.
« L'affaire de l'organisation secrète du mouvement Ennahdha a pris une proportion internationale, d'autant plus que cette affaire n'est plus aussi secrète », a déclaré Béji Caïd Essebsi. Il ajoute : « Le comité de défense de Belaïd et Brahmi a demandé à me voir et j'ai accepté. Les trois avocats m'ont remis un grand recueil de documents et d'éléments de preuves que je ne pouvais occulter. Cependant, cela semble gêner certaines parties, plus précisément le mouvement Ennahdha. Mais, je ne crains personne, encore moins Ennahdha […] Ils ont rendu un communiqué nocturne pour contester les déclarations faites au palais de Carthage par le comité de défense. Auraient-ils cru que je ne dormirai pas de la nuit à cause de leur communiqué ? J'ai la conscience tranquille, moi ! Et puis ce communiqué se veut menaçant. Avec nous, ça ne marche pas !»
La veille, Ennahdha avait sorti un communiqué dans la soirée dénonçant la réception à Carthage des membres du comité de défense Belaïd/Brahmi et alertant contre « le danger d'impliquer la présidence de la République dans des tergiversations politiques dans le but de porter atteinte à l'indépendance de la justice ». Le parti invite également les différents intervenants à « profiter de la fin de la crise et à ne pas envenimer le climat politique dans des objectifs politiciens en contradiction avec l'intérêt du pays ».

Il est clair que cette affaire et les retombées qu'elle implique sur le mouvement, dérange fortement Ennahdha. Pour se défendre, le parti poursuit son discours d'apaisement et d'appel à l'union et au consensus. Hier, le député Ennahdha Abdellatif Mekki a réagi au discours présidentiel. Sur Express Fm, il a assuré que le mouvement Ennahdha a toujours respecté le président de la République et qu'il n'y a eu aucune menace dans son communiqué. « Le discours du président de la République était un discours politique et non adressé au conseil de sécurité nationale », indique Abdellatif Mekki, qui souligne : « Si l'orateur est fou, l'auditeur doit être sage ! ». Idem lors de son intervention au parlement du 26 novembre. Le député islamiste avait adressé un message apaisé au président de la République l'appelant à « rassembler et à unir les Tunisiens ».
« Nous sommes dans un régime démocratique qui a des valeurs et qui respecte toutes les institutions de l'Etat, qu'elles soient régies ou non par des personnalités du même bord politique que nous. Ces institutions sont présidées par des personnalités choisies par le peuple et il faut les respecter, les épauler et collaborer avec elles, et surtout la présidence de la République, compte tenu de ses nombreuses missions », a-t-il déclaré. Il ajoute : « La présidence de la République a des responsabilités et des prérogatives qui lui permettent d'aider les Tunisiens à surmonter ces moments difficiles et à poursuivre la transition démocratique afin que la démocratie puisse avoir, en Tunisie, des racines, des fondements, une culture et des valeurs. Ainsi, nous saluons la présidence et faisons part de notre disposition à collaborer et à échanger nos points de vue, même s'ils sont divergents, car nous servons tous le même Etat. Les outils moraux de la présidence sont plus puissants que ceux légaux et constitutionnels et le président est le rassembleur de tous les Tunisiens ». Le député a aussi appelé à « aborder un dialogue politique avec le président de la République dans des questions de sécurité et de défense ».

Si le parti Ennahdha se range du côté de Youssef Chahed, à travers son discours, toujours aussi diplomatique, il tente de montrer qu'il connait, pourtant, et respecte le pouvoir et les prérogatives de Carthage. Un retrait stratégique face à un Béji Caïd Essebsi qui essaye aujourd'hui de montrer qu'il est encore le « président puissant » pour lequel des milliers de personnes ont voté en 2014.
De son côté, BCE contre-attaque et montre qu'il a plus d'un tour dans son sac affirmant à ceux qui lui ont tourné le dos, qu'ils ne s'en sortiront pas comme ça. Une manœuvre à travers laquelle il met Ennahdha face au mur et affaiblir, par la même, le plus grand soutien de Youssef Chahed.

Si Ennahdha a été un allié de taille à Béji Caïd Essebsi et à son parti Nidaa Tounes en 2014, le mouvement islamiste est devenu aujourd'hui un adversaire dont il faut rapidement se débarrasser. Nouveau, et plus puissant, soutien de Youssef Chahed, désormais persona non grata pour le clan des Caïd Essebsi, Ennahdha est en train d'assister à sa mise à l'écart. Une carte de taille fait son entrée dans le jeu : le dossier de l'organisation secrète d'Ennahdha, du pain béni pour ceux qui veulent mettre au placard le parti de Rached Ghannouchi.
Le 24 septembre 2018, Béji Caïd Essebsi annonce sur le plateau de Myriam Belkadhi sur El Hiwar Ettounsi la fin du consensus avec le parti Ennahdha. Depuis, le parti islamiste ne cesse de démentir appelant à l'apaisement. Connu pour son habilité politique, Ennahdha joue la carte de l'apaisement, conscient que moins on a d'ennemis, mieux on se porte et que les ennemis d'aujourd'hui pourront bien devenir les alliés de demain…


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