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Youssef Chahed : Et maintenant, que puis-je faire ?
Publié dans Business News le 29 - 05 - 2018

Youssef Chahed est resté à la tête du gouvernement malgré tous les pronostics qui le disaient partant. Toutefois, la suite de sa présidence s'annonce bien plus ardue que ce qu'il a vécu jusqu'aujourd'hui. Entre nouveaux et anciens ennemis d'un côté, et les attentes de l'opinion publique de l'autre, Youssef Chahed devra manœuvrer habilement s'il souhaite garder le capital sympathie nécessaire à une éventuelle candidature en 2019.

Avec la suspension de l'accord de Carthage décidée par le président de la République, le sort de Youssef Chahed à la tête du gouvernement est scellé : Il continue. Ajouter à cela le fait que Ennahdha s'est montré prudent lors de ces négociations et a freiné les velléités des différents protagonistes pour évincer Youssef Chahed. Politiquement, le chef du gouvernement s'est mis sous la protection des deux parrains : Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi.
Mais c'est maintenant que le plus dur commence pour Youssef Chahed. Il sera livré à lui-même et devra désormais tracer un chemin au milieu du champ de mines auquel ressemble la scène politique tunisienne. La première des interrogations qui se posent à Youssef Chahed aujourd'hui est relative à l'opinion publique. Pour l'instant, aucun responsable de l'Etat n'est venu expliquer à la population ce qui s'est passé à Carthage et quelles sont les implications de la décision du président de la République. Mais est-ce à Youssef Chahed de le faire ? Puisque lui et tout son gouvernement ont été mis à l'écart du processus de l'accord de Carthage, pourquoi devrait-il en payer le prix « médiatique » par une adresse au peuple ? De l'autre côté, en assumant cette responsabilité et en adoptant un discours précis et déterminé, il pourrait parvenir à donner l'image de celui qui clôt la polémique et qui est uniquement préoccupé par l'intérêt du pays.

Mais la question « médiatique » est loin d'être le principal souci de Youssef Chahed. Le cauchemar du chef du gouvernement s'appelle désormais l'UGTT. La centrale syndicale est désormais en confrontation politique directe avec le gouvernement et son chef. La réunion du comité directeur de l'UGTT, dont les résultats ne sont pas encore connus, ne servira qu'à déterminer la forme que prendra cette confrontation.
Ce qui est sûr, c'est que les réformes ambitieuses que le gouvernement compte mettre en place se trouvent menacées par le désaccord avec l'UGTT. Les dossiers brûlants que sont les entreprises publiques, la situation des caisses sociales ou encore la réforme de l'éducation, ne peuvent trouver une issue favorable qu'avec la coopération de l'UGTT. La centrale syndicale déplacera-t-elle la confrontation sur ses dossiers ou dans la rue ? Nous le saurons dans les prochaines heures. Mais quel que soit le terrain de la confrontation, Youssef Chahed devra manœuvrer habilement en entamant une vraie opération séduction avec l'UGTT tout en faisant preuve de la fermeté nécessaire sur les sujets d'intérêt commun. Il devra ménager la chèvre et le chou et tenter de faire passer, et surtout appliquer, les réformes qu'aura entérinées son gouvernement. Les mesures décidées dans le cadre de la deuxième version de l'accord de Carthage peuvent au moins servir de base de dialogue.

L'autre épine dans le pied de Youssef Chahed s'appelle Nidaa Tounes. Malgré toutes les tentatives de rapprochement faites par le chef du gouvernement, qui était allé lui-même faire campagne et qui n'a eu de cesse de répéter que Nidaa est son parti, le Nidaa de Hafedh Caïd Essebsi a voulu avoir sa tête. Il est vrai que le conflit entre Youssef Chahed et Hafedh Caïd Essebsi est un secret de polichinelle, mais aujourd'hui il est venu s'étaler en public et s'est soldé par le désaveu du fils biologique au profit du fils spirituel. Ceci a donné lieu à des réactions épidermiques telles que le communiqué émis tard hier soir par Nidaa Tounes. Le parti dit que le gouvernement actuel ne peut plus être considéré comme un gouvernement d'union nationale, qu'il n'a pas de leçons à recevoir et qu'il s'indigne d'une supposée campagne visant le rôle du chef de l'Etat...
De toute façon, le conflit larvé entre les deux hommes va prendre une autre mesure puisque Hafedh Caïd Essebsi et ses conseillers estiment que Youssef Chahed n'est pas à sa place. Il est fort à parier que lesdits conseillers mettront toute leur verve médiatique et leur sens aigu de la petite phrase au service d'un dénigrement continu de Youssef Chahed et de son gouvernement « qui n'a aucune réalisation à son actif » comme l'avait affirmé HCE.

Justement, cette affirmation du directeur exécutif de Nidaa Tounes, qui avait dressé un bilan catastrophique du gouvernement Chahed, ne semble pas perturber la quiétude des ministres et secrétaire d'Etat du parti. Mieux encore, ils se sont presque tous affichés hier soir, les bouches pleines de sourires, aux côtés de leur directeur exécutif qui les traitaient tous de nuls quelques jours auparavant. Deux ministres seulement se sont abstenus : celui des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui, dont l'allégeance va beaucoup plus au père qu'au fils, et celui des Affaires culturelles, Mohamed Zine El Abidine. Pour Youssef Chahed, le caractère, semble-t-il malléable des ministres de Nidaa Tounes et leur empressement à vouloir, plus que tout, garder leurs postes, devrait lui faciliter la tâche consistant à les gérer. En effet, Youssef Chahed doit se prémunir du pouvoir de nuisance de ses ministres tout en les amenant à exécuter le plan de réformes décidé par le gouvernement. Une gymnastique qui ne sera pas des plus simples sachant, en plus, que Hafedh Caïd Essebsi invite les ministres Nidaa Tounes à démissionner du gouvernement.

Dans l'optique de 2019, le chef du gouvernement, Youssef Chahed,a besoin de renforcer sa position et de démontrer que, à défaut de pouvoir sortir de la tutelle de BCE et de Rached Ghannouchi, il est capable au moins de trouver un terrain d'entente avec l'UGTT et de neutraliser Hafedh Caïd Essebsi. Dans cette optique également, l'éminent professeur de droit public, Slim Loghmani, a proposé, via une publication Facebook le 27 mai, un passage par l'ARP.


Une option risquée pour un chef de gouvernement relativement fragilisé aujourd'hui mais qui pourrait obtenir une légitimité supérieure à celle de la nomination. En conclusion, Youssef Chahed se trouve à la croisée des chemins et les prochains mouvements politiques du chef du gouvernement donneront des indications sur la direction qu'il a décidé de prendre. S'il compte se porter candidat en 2019, Youssef Chahed devra trouver le moyen de s'affranchir de toutes les pressions et les influences tout en obtenant un bilan positif qui lui servirait de rampe de lancement. Une tâche loin d'être facile dans la situation actuelle.


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