Le navire de guerre USS Arlington a accosté mercredi dernier au port de la Goulette et y restera pendant quelques jours. Provenant de la Virginie aux Etats-Unis, le USS Arlington (LPD-24) fait partie de la 6ème flotte de la marine américaine opérant dans la mer méditerranée et s'ajoute à plus de 40 autres navires, 175 avions et une équipe de 21 mille personnes. Un navire impressionnant dont nous avons fait la découverte lors d'une visite à bord. C'est dans le cadre d'une coopération conjointe entre les forces navales tunisiennes et américaines que le USS Arlington est amarré au port de la Goulette, dans la banlieue nord de la capitale. Une coopération sous forme de formation et d'exercices militaires qualifiés par la partie américaine de solides, relevant la confiance établie entre les deux pays ainsi que le professionnalisme des forces armées tunisiennes. La Tunisie fait, en effet, partie de plusieurs destinations dans la Méditerranée qui accueilleront le USS Arlington. Un tour qui devrait durer 7 mois avant de retourner aux Etats-Unis.
Mis en service le 8 février 2013, ce quai de transport amphibie de la classe San Antonio pèse 28 mille tonnes et mesure 208 mètres de long et 32 mètres de large. Le navire comporte à bord 1000 membres d'équipage répartis entre 400 relevant de la marine des Etats-Unis (US Navy) et 600 relevant du corps des marines américains (US Marine Corps) capables de mener des opérations sur le terrain.
Dès l'entrée et à première vue, ce sont les véhicules blindés servant de moyens de transport des troupes des marines qui attirent l'attention. Des dizaines de véhicules stationnant au premier étage et gardés par des experts du corps des marines américains.
Passant à la 2ème aire de stockage principale parmi 3 à bord du navire, nous apercevons les véhicules militaires amphibies. Des véhicules dotés d'une technologie de pointe dont l'ensemble pèse 100 tonnes.
Sur le toit du navire, nous trouvons 8 hélicoptères de type Bell AH-1 Cobra, appelé aussi HueyCobra, SeaCobra ou encore Viper. Il s'agit d'un hélicoptère d'attaque qui est remplacé, de nos jours, par l'AH-64 Apache par l'armée américaine mais toujours utilisé par l'US Marine Corps. Avec ces hélicoptères, les pilotes américains s'entraînent dans l'espace aérien tunisien jour et nuit en vue de perfectionner leurs compétences consolidant, selon le capitaine du navire, Paul Lanzilotta, le partenariat tuniso-américain.
Outre le renforcement des liens bilatéraux en termes de collaboration militaire, la mission de l'USS Arlington (LPD-24) est de conforter la confiance entre les deux pays en conduisant des opérations et des exercices militaires en toute sécurité et sûreté. Les forces navales tunisiennes et américaines sont, également, capables de communiquer verbalement par le biais des radiocommunications entre les navires.
C'est, de surcroît, dans le cadre du partage des idées, des expériences et des tactiques et techniques classiques que l'USS Arlington a accosté à la Goulette. Le but ultime, toujours d'après Lanzilotta, est de devenir interopérables. L'USS Arlington peut, par ailleurs, outre ses missions militaires, intervenir en cas de catastrophes naturelles à l'instar des inondations, des tremblements de terre ou encore des incendies.
Avant même son arrivée, l'USS Arlington (LPD-24) a déclenché une controverse. Des voix se sont élevées rejetant l'intervention américaine dans les affaires sécuritaires de la Tunisie allant jusqu'à prétendre que les Etats-Unis visent à implémenter une base militaire sur notre territoire. Des soupçons qui ont été amplifiés par un article du New York Times affirmant une collaboration militaire entre la Tunisie et les Etats-Unis, en février 2017, lors d'une opération menée contre Al Qaïda. Le corps de marines américains et les soldats tunisiens auraient combattu sur les frontières ouest de la Tunisie et des drones de surveillances américains non armés ont effectué des missions de reconnaissance depuis la principale base aérienne tunisienne à l'extérieur de Bizerte, chassant les terroristes susceptibles de chercher à s'infiltrer à travers la frontière avec la Libye et d'autres régions.
Depuis la Révolution de 2011, les Etats-Unis ont fortement contribué au renforcement de la sécurité en Tunisie, fournissant les équipements nécessaires à la police et à l'armée et formant les forces sécuritaires aux techniques de contre-terrorisme. Les aides militaires américaines à la Tunisie ont, d'ailleurs, augmenté de 30% en 2017 par rapport à 2016 pour atteindre 205,4 millions de dollars.