Chiffre du dimanche : 3, trois défis, l'Europe, l'Algérie et la Libye...et nous. Cette semaine l'Europe vote. La tendance est à l'émergence de forces d'extrême-droite hostiles à l'aide multilatérale européenne dont bénéficie la Tunisie et qui est estimée à près de 350 millions d'euros par an. L'enjeu financier pour la Tunisie est donc important, mais il est politique aussi car le soutien à la jeune démocratie n'est plus un argument valable...
L'Algérie tente cette semaine de reprendre le chemin des élections. L'armée est décidée à faire partie du processus et à le canaliser. On saura dans quelques jours le nom des candidats à la présidentielle. Cela comporte une grande part de risque, d'autant plus que les islamistes n'ont pas dit leur dernier mot, la rue reste mobilisée et les militaires ne lâchent pas prise, d'où le sentiment d'un trou d'air dont les conséquences peuvent impacter notre pays.
La Libye passe un ramadan sous le feu des belligérants, d'un côté Haftar qui renforce ses positions sur le terrain jusqu'à se rapprocher de nos frontières, en parallèle le gouvernement en place reçoit le soutien de ses amis, la Turquie en tête, avec un appui logistique et un équipement militaire important qui augure d'un conflit long et sanglant. La fin de ramadan serait probablement un tournant dans un sens ou dans l'autre, il faut s'attendre à un point d'inflexion qui impactera tôt ou tard la Tunisie, en mal ou en bien.
Bref, des menaces de court terme qui planent sur notre pays et qui viennent d'ailleurs, et nous, nous continuons à nous quereller, à nous entredéchirer, à casser les uns et vilipender les autres alors que nous risquons gros. Bourguiba avait dit en son temps et en substance, que si par malheur il arrive quelque chose de mal à notre pays c'est bien à cause de l'inconscience de ses enfants.
Ayons donc cette conscience nationale collective des risques majeurs qui guettent notre pays et œuvrons un tant soit peu à apaiser les haines qui nous détruisent pour proposer des projets viables à tous les Tunisiens et à la Tunisie pour sa sécurité, pour sa prospérité et sa cohésion sociale, sans vindicte, sans rancoeur, sans violence verbale ou physique car elle n'est nullement la preuve d'une quelconque force, mais pour sûr elle trahit nos faiblesses, la faiblesse de manquer de vocabulaire et d'arguments.