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Habib Jamli, cheval de Troie d'Ennahdha?
Publié dans Business News le 17 - 11 - 2019

La nomination tant attendue d'un nouveau chef de gouvernement a finalement eu lieu et c'est Habib Jamli qui a été sélectionné par Ennahdha, parti vainqueur aux législatives, pour occuper ce poste. Une nomination qui a suscité plusieurs interrogations autour les motifs qui sont derrière, ainsi que la relation qu'il entretiendrait avec le parti islamiste l'ayant mené au pouvoir..
Le 15 novembre, l'ancien secrétaire d'Etat à l'Agriculture sous Mohamed Ben Salem, Habib Jamli a été proposé pour succéder à Youssef Chahed, chargé désormais de la gestion des affaires courantes, après la validation de sa désignation par les membres du Conseil de la Choura d'Ennahdha. Son nom a été, ainsi, soumis au chef de l'Etat, Kaïs Saïed qui l'a chargé de former le gouvernement.

Habib Jamli faisait initialement partie d'une liste définitive de 3 noms suggérés par Ennahdha. Des noms qui sont tous proches du mouvement sans en faire partie, affirme le dirigeant nahdhaoui, Mohamed Ben Salem. L'ancien ministre des Technologies, Mongi Marzouk, aussi mentionné dans cette liste, était le plus pressenti au poste de chef de gouvernement, jusqu'à la veille de la réunion du Conseil de la Choura d'Ennahdha. Une information non officielle et que Mongi Marzouk a qualifiée de « peu probable ».
Le nom de Habib Kchaou, ancien conseiller auprès du chef du gouvernement chargé du dossier des Affaires sociales dans le gouvernement de Hamadi Jebali, faisait aussi partie de la liste. Il était légèrement devancé par Mongi Marzouk, qui a aussi occupé le poste de ministre de l'Energie dans le gouvernement de Habib Essid.
Le nahdhaoui Zied Laâdhari était, par ailleurs, un nom très cité et plusieurs personnes s'attendaient à ce qu'il soit proposé au poste de chef de gouvernement. Une carte que Rached Ghannouchi compte visiblement garder pour plus tard.
Mongi Marzouk et Habib Kchaoui disposent, en effet, de toutes les compétences leur permettant de diriger la Kasbah. Toutefois, Rached Ghannouchi considère que Mongi Marzouk représente un risque, étant donné ce qu'est devenu Youssef Chahed, fils spirituel de Béji Caïd Essebsi, pour le chef de l'Etat défunt.

Pour le cas Habib Kchaou, certains membres du parti islamiste ont propagé des rumeurs le concernant ayant prétendu qu'il traînait des dossiers. La réalité étant, néanmoins, que Habib Kchaoui entretenait de bons liens avec différentes parties politiques, chose qui déplaisait à plusieurs factions au sein d'Ennahdha et qui a été suffisante pour qu'il soit éliminé de la course.
Etant donné qu'Ennahdha s'attache à désigner le nom le plus loyal, le plus acquis et ne « choisira qu'un chef de gouvernement qui lui appartient, au premier rang, au deuxième, dixième ou même faisant partie de ses amis », Habib Jomli, qui avait fait partie des gouvernements de Hamadi Jebali et de Ali Laârayedh, semble pouvoir exécuter le projet d'Ennahdha et constituer un gouvernement respectant les marchés conclus entre le parti islamiste et ses alliés ayant mené Rached Ghannouchi à la présidence du Parlement.
Un choix qui remet en question l'indépendance de Habib Jamli et son détachement d'Ennahdha d'autant plus que, depuis sa victoire et avant d'afficher son ambition de la présidence du Parlement, le parti islamiste tenait à ce que le chef du gouvernement soit un nahdhaoui .

Ennahdha avait, également, proposé Habib Jamli au poste de ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Habib Essid, un ministère-clé notamment avec les données liant Ennahdha à un appareil sécuritaire secret qui serait impliqué dans les assassinats politiques des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
L'ensemble de ces facteurs a attisé, de ce fait, les suspicions autour de l'appartenance politique de Habib Jamli. Un départ, pour le moins, désavantageux surtout qu'il ne fait pas l'unanimité parmi les décideurs politiques.
Cependant et afin de contrecarrer les rumeurs, Ennahdha a précisé que Habib Jamli était « indépendant, compétent dans les domaines économique, financier et agricole et intègre ». Et d'ajouter qu'il visait à « servir l'Etat ainsi qu'à lutter contre la corruption ». Une lutte qui fait partie des priorités du programme gouvernemental conçu par Ennahdha.
Des dirigeants nahdhaouis à l'instar de Mohamed Ben Salem et Ali Laârayedh ont, de leur côté, assuré que Habib Jomli était une personnalité, indépendante, technocrate, économique, équilibrée, expérimentée et fédératrice. Des propos contestés par plusieurs observateurs qui ont remis en cause sa compétence et son parcours académique.

En effet, de nombreuses voix se sont élevées affirmant que Habib Jamli n'avait pas obtenu son diplôme de baccalauréat et qu'il avait quitté le lycée et intégré un centre de formation professionnelle agricole. Devenu technicien en grandes cultures, il a été embauché par l'Office des céréales.
Toujours selon ces même sources, ses diplômes ne sont que des certificats fournis à l'issue des programmes de formation continue. Ils ne sont même pas homologués par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique car Habib Jomli n'est pas titulaire d'un baccalauréat.
Habib Jamli serait, de surcroît, impliqué dans des affaires de corruption quand il était au sein du gouvernement ainsi que dans un conflit d'intérêts quand il était à la tête d'une société privée.

Pour sa part, Habib Jamli a nié son appartenance à un parti politique y compris Ennahdha assurant que son unique objectif était de «servir la Tunisie et de collaborer avec tous les partis politiques et organisations nationales en vue de parvenir à un projet commun et une solution à la crise actuelle ». Dans ce sens, Jomli a souligné que ce gouvernement sera « un gouvernement de travail et d'accomplissement en réponse aux attentes et aspirations du peuple »
En ce qui concerne la formation du gouvernement, Habib Jamli s'est montré « ouvert à tous les partis politiques sans exception et sans exclusion notamment ceux qui visent à réformer et sauver la Tunisie » indiquant que « les prochains membres du gouvernement seront choisis selon l'unique critère de la compétence, indépendamment de leurs appartenances politiques ».
Des propos qui ont été énoncés lors d'une interview exhaustive diffusée sur le site électronique d'Al Jazeera, chaîne qatarie, financée par le régime qui a toujours soutenu Ennahdha. Il s'agit d'une première déclaration médiatique, à peine 24 heures après sa désignation, que M. Jomli a préféré accorder à la chaîne qatarie. Quant aux médias tunisiens, il n'a attribué qu'une déclaration d'à peine 4 minutes à Shems FM qui ne peut, en aucun cas, être qualifiée d'interview.

En l'attente du vote de confiance de l'Assemblée des représentants du peuple à Habib Jomli, la mission de la formation du gouvernement, dont le délai est fixé d'un mois, renouvelable une seule fois, dévoilera, du moins en partie, les convictions politiques de Habib Jamli. Les noms qu'il désignera aux têtes des différents départements seront révélateurs de ses appartenances aussi bien que de la démarche qui sera adoptée par le gouvernement.


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