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Faire oublier le passé lorsqu'on manque de moyens n'est pas une sinécure
Publié dans Business News le 27 - 02 - 2020

Qu'on se le dise, la formation du gouvernement d'Elyes Fakhfakh et le vote de confiance majoritaire obtenu de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont constitué une véritable obsession pour l'opinion publique. A telle enseigne que beaucoup s'en ait fait une fin. Les lendemains ne chanteront pas. Car, c'est maintenant que les choses sérieuses vont commencer pour Elyes Fakhfakh et son gouvernement.

Le programme gouvernemental qui sous-tendait son discours, mercredi 26 février 2020, sollicitant du haut de la tribune du Parlement la confiance des députés n'a pas pour autant fini de susciter les interrogations, non point sur son contenu qui, comme l'a justement écrit Nizar Bahloul, le directeur de Business News, « Elyes Fakhfakh nous a dit ce que nous voulions entendre », traduit les attentes de tout un pays, mais rien sur les moyens pour réaliser un tel programme.
C'est sur cet aspect qu'on attend désormais le nouveau chef du gouvernement. Or, Elyes Fakhfakh n'abordera pas ce sujet. Pourtant, une de ses priorités immédiates aurait dû lui indiquer que son programme est visiblement bien ambitieux. Tout en bas de l'échelle des priorités du gouvernement, elle concerne « la mobilisation des ressources financières nécessaires en 2020 dans le cadre de la continuité de l'Etat ». Comprendre : les moyens de l'Etat sont déjà insuffisants pour boucler le budget 2020. Dans ces conditions, il faut bien avouer que c'est mal parti.

Déjà, sur les 14 points regroupés sous le chapitre des « Principes » qui guideront le nouveau gouvernement, on cite les valeurs de la République, l'Etat démocratique, les acquis de l'Etat national, l'Etat de droit et même de la Responsabilité sociétale de l'Etat – avatar de l'Etat-providence – mais on ne citera pas le caractère civil de l'Etat. Les tractations avec Ennahdha sont-elles allées jusqu'à omettre un tel principe ?
Que dire alors de l'objectif du gouvernement d'une « transition vers une économie efficiente et à forte valeur ajoutée ». Pas moins d'une quinzaine d'orientations qui exigera la mobilisation de moyens humains et financiers conséquents. Et pas seulement, dans la mesure où sur certains dossiers, les divergences au sein du gouvernement sont profondes.
Celui qui concerne les entreprises publiques en fait partie. Sur le sujet, Elyes Fakhfakh est resté curieusement au milieu du gué, se suffisant d'une « restructuration des entreprises publiques afin de dynamiser leur rendement, promouvoir leur méthode et d'assurer leur survie », sans envisager leur avenir. Il aurait pu au moins annoncer la publication des audits qu'il a commandé en 2013 des 12 grandes entreprises publiques (Steg, Stir, Sndp, Sonede,…)

Les différences d'appréciation entre certains membres du gouvernement sur les relations avec l'Union européenne représentent aussi un sujet de préoccupation. Certes, Elyes Fakhfakh est d'accord pour renforcer les relations tuniso-européennes et pour négocier l'Aleca (Accord de libre échange complet et approfondi) dans le sens des intérêts de la Tunisie et compte tenu de sa situation économique. Cela est évident. Mais lorsqu'on y ajoute « à la lumière d'une évaluation des résultats et impacts de l'Accord de 1995 », cela le devient moins car une telle condition va susciter des débats sans fins et déboucher sur un statu quo permanent. Le chef du gouvernement ne serait-il pas allé au-delà de ce qui est raisonnable en accordant une telle concession au parti Echaâb et accessoirement à Ettayar, farouchement contre l'Aleca ?
La politique monétaire constituera aussi un sujet difficile à gérer. La Banque centrale verrait en effet d'un mauvais œil que le gouvernement s'immisce dans un domaine qui est exclusivement le sien en projetant de revoir les dispositions réglementaires relatives à la politique de refinancement.

En clair, Elyes Fakhfakh et son gouvernement ne fournissent aucun élément servant à concrétiser son programme. Faudra-t-il attendre l'élaboration de la loi de finances complémentaire qui devra refléter toutes ses orientations pour se faire une idée un peu plus précise sur la réalité de ses intentions ?
Et pas seulement puisqu'il lui faudra faire oublier l'échec de son expérience passée au sein du gouvernement de la Troïka. Ce n'est pas Abir Moussi qui l'affirme, mais le Rapport annuel de la Banque centrale traitant des résultats économiques de 2013 qui le suggère.
« Eu égard aux besoins accrus en ressources, l'Etat a été très actif sur le marché financier dont le volume des émissions en bons du Trésor est passé, d'une année à l'autre, de 1.524 MDT à 1.739 MDT soit pratiquement la même enveloppe prévue dans le cadre du Budget de l'Etat de 2013 (1.800 MDT) dont plus de 90% de ces émissions sont effectués sous forme de bons du Trésor assimilables. Au-delà de ces fonds mobilisés, l'Etat a eu recours à une partie de ses ressources à la BCT, particulièrement, celles logées dans les comptes «Gouvernement tunisien en devises» et «Reliquat de privatisation de l'opérateur Tunisie Télécom» ainsi qu'aux bénéfices et revenus de participation de l'Etat au capital de certaines entreprises publiques et ce, pour faire face à ses dépenses courantes ». Plus précis encore, l'institut d'émission indique qu' « Il a été procédé, en 2013, à la dinarisation du tirage de 386 millions d'euros provenant de la Banque Mondiale (mobilisé en 2012) et du prêt de la BAD d'un montant de 500 millions USD, tous deux logés dans le « Compte Spécial du Gouvernement Tunisien en devises », de l'emprunt obligataire de 25 milliards de yens japonais mobilisé en décembre 2012 sur le marché financier japonais et d'une partie (soit 750 millions USD) des ressources de privatisation de 35% du capital de Tunisie Télécom ».
Elyes Fakhfakh ne peut nier qu'il a fait preuve d'un emploi inconsidéré de ressources financières disponibles et accru le taux d'endettement du pays de plus de 5 points de pourcentage en une seule année.

Par ailleurs, on peut légitimement s'interroger sur l'attitude qu'auront les bailleurs de fonds à son égard et particulièrement du FMI. Lui feront-t-ils confiance alors que le premier plan d'ajustement structurel qu'il a conclu en 2013 avec le Fonds moyennant un crédit Stand-by fut un lamentable échec nécessitant un autre plan plus rigoureux pour que le pays bénéficie d'une autre rallonge dans le cadre du Mécanisme de crédit élargi.
Effacer l'image du loser de 2013 ferait-elle partie des priorités d'Elyes Fakhfakh ? Là aussi, il en a l'intention mais, malheureusement, pas les moyens.


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