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Des sit-in légitimes mais voués à l'échec
Publié dans Business News le 31 - 05 - 2020

Des Tunisiens comptent se rassembler à partir de demain et organiser un sit-in devant le siège de l'Assemblée des représentants du peuple, et non place du Bardo qui a été fermée au public sur décision des forces de l'ordre. Ces rassemblements, parce qu'il y aura au moins deux, ont tous en commun un raz le bol palpable, général et grandissant du comportement de l'élite politique dans le pays qui n'a jamais atteint un seuil aussi bas sur l'échelle de la crédibilité. Toutefois, les sit-in de demain et du 14 juin prochain nécessitent quelques remarques.

En premier lieu, il faut rappeler que depuis la révolution, les Tunisiens ont retrouvé leurs voix et leur liberté d'expression et de manifestation. Nul ne pourra les en priver dorénavant, même si la liberté d'expression, comme toutes les libertés et les droits, ne sont jamais acquis d'une manière définitive, et nécessitent une vigilance sans relâche de la part des défenseurs des droits humains. Les adversaires de la liberté, ceux qui portent les desseins les plus liberticides, rétrogrades et despotiques, profiteront de la moindre faille, du moindre relâchement pour anéantir les acquis réalisés durant des décennies dans la sueur, les privations et le sang.
C'est pourquoi le sit-in annoncé dès lundi est légitime dans la mesure où il ne fait qu'user d'un droit humain et constitutionnel reconnu. C'est une forme comme une autre d'expression individuelle et collective. En fait, toutes les formes d'expression se valent à l'exception des formes les plus violentes qui portent atteinte à l'intégrité physique de l'individu comme la grève de la faim, l'automutilation ou le suicide.

Ces sit-in, celui du 1er et du 14 juin, sont d'autant plus légitimes qu'ils brandissent des revendications défendables compte tenu de la situation politique, économique et sociale dans le pays. Appeler à dissoudre le Parlement défaillant, à démettre son président qui accumule les gaffes et prend des airs de calife et non d'un dirigeant de la République, à changer le régime politique en place n'a rien d'excessif ou d'exorbitant. Revendiquer la révision de la constitution, qui même si elle n'a toujours pas été mise en place d'une manière définitive, montre des faiblesses inquiétantes et des pièges qui à terme peuvent mettre en danger la démocratie dans le pays, n'est nullement une hérésie. Exiger le passage immédiat à la troisième République n'est pas non plus une trahison. Toutes ces revendications, et même d'éventuelles autres doléances plus radicales, restent légitimes tant qu'elles n'ont pas recours à la violence et tant qu'elles continuent d'agir dans le cadre des lois de la République.
Toutefois, la question qui se pose est de savoir qu'elles sont les chances de succès des sit-in annoncés. Les jours et les semaines à venir nous apporteront sûrement les réponses définitives, mais il y a lieu d'être sceptique. L'annonce de plusieurs initiatives de même nature, par des organisateurs différents qui ne prennent pas la peine de coordonner leurs actions et qui montrent une animosité à peine voilée entre eux, ne préjuge rien de bon. La mobilisation a-t-elle été suffisante ? Car il ne faut surtout pas se fier à l'effervescence des réseaux sociaux, la mobilisation efficace est celle qui repose sur un appareil d'organisation fort, une implantation sur le terrain et une logistique imposante. Le succès de telles initiatives repose aussi sur les épaules d'une direction politique qui a une vision claire, des objectifs déterminés, un leadership certain, sans compter le pragmatisme et la capacité de nouer les alliances.

Franchement, il est difficile de voir dans les profils des initiateurs des sit-in annoncés les qualités requises pour mener à bien de tels projets. N'est pas leader qui veut. Il est même probable que le premier objectif de ces initiateurs était plutôt de mettre la pression sur le personnel politique, surtout Ennahdha et son président, marquer des points et ne pas se faire oublier pour certains. Seulement ils oublient, ou feignent d'oublier, qu'une action qui échoue porte un grave préjudice à la cause qu'elle défend.


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