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«Nous nous engageons à organiser les élections avant la fin 2013 et nous nous plierons à la loi des urnes»
Interview de Noureddine Bhiri au Temps
Publié dans Le Temps le 06 - 06 - 2013


Interview conduite par Raouf Khalsi
«Les salafistes? Ils n'ont qu'à dénoncer le terrorisme»
On dit qu'il est un super-ministre, sinon carrément Ali Laâryaedh bis. Il s'en défend et se considère comme étant un soldat dévoué à la cause de l'Etat et sur un pied d'égalité avec ses autres collègues du gouvernement. Bien entendu en tant que ministre, ou du moins dans son action de ministre, il veut paraître équidistant vis-à-vis de son parti Ennahdha dont « Majless Choura » l'avait pourtant indiqué comme successeur de Hamadi Jebali.
Dans l'interview qui suit, même s'il se défend d'être le ministre des dossiers chauds, Noureddine Bhiri a parlé, sous un angle quelque part idéologique et moyennant beaucoup de vœux pieux de la complexité de la situation actuelle : depuis l'insécurité et les événements du Mont Chaâmbi, jusqu'au caractère non encore bien défini et bien épluché du dossier des martyrs et blessés de la Révolution ; dossier indexé à celui des indemnisations en faveur des bénéficiaires de l'Amnistie générale, et, bien sûr, des prochaines élections dont il affirme qu'elles se dérouleront bien avant la fin de l'année 2013, et que le gouvernement – entendez par là la Troïka – se pliera à la loi des urnes quel qu'en soit le vainqueur. Quelque part, il s'exprime aussi avec les accents du défi serein quand il affirme que tous les partis ont le droit d'exister, quelles qu'en soient les connotations idéologiques et indirectement il a la conviction que les Salafistes en font partie à condition de répondre clairement à la mise en demeure que leur a adressée le chef du gouvernement quant à leur position vis-à-vis du terrorisme
Le Temps : Vous avez été désigné ministre auprès du chef du gouvernement et les analystes disent que vous êtes chargé des dossiers chauds. En fait selon les observateurs vous concentrez trop de pouvoirs et êtes pour ainsi dire « un super-ministre ». Pouvez-vous nous donner des éclairages à ce niveau ?
Noureddine Bhiri :
Ce que vous dites là me surprend. Car il faut tenir compte de certains paramètres incontournables.
-D'abord ce gouvernement fat un travail collégial et dans l'esprit d'une équipe complémentaire. Autant chaque ministre se consacre à la tâche qui lui est assignée conformément à la loi et dans le cadre de ses prérogatives, autant il recherche une complémentarité et une symbiose avec ses collègues dans la quête d'une complémentarité nécessaire, se basant sur les priorités de ce gouvernement et dans le cadre de l'application des résolutions des Conseils des ministres
-Ensuite un impératif qui préside à l'esprit de ce gouvernement : autant il y a ciblage des compétences autant l'esprit d'équipe doit prédominer. Il y a certes des diversités. Mais toutes se fondent dans le monde gouvernemental.
-Enfin la nécessaire prise de connaissance de la situation délicate que vit le pays. Il faut dès lors se placer au dessus des considérations partisanes car il s'agit de trouver des solutions aux problèmes chauds, comme vous dites. Les décisions sont prises en toute collégialité. Il n'existe pas, de ce fait, de ministre pour les dossiers chauds et d'autres pour les dossiers faciles. La spécificité de ce gouvernement consiste dans le travail d'équipe, loin de tout vedettariat et du culte de l'égo personnel. Et contrairement à ce que d'aucuns prétendent je fais partie de cette égalité, sur un pied d'égalité avec mes collègues ; je ne suis donc pas le super-ministre car j'agis dans une équipe complémentaire, pour le bien de la Tunisie.
•Le chef du gouvernement vient de mettre les Salafistes au pied du mur les acculant à se prononcer sur le terrorisme. Croyez-vous réellement qu'ils vont s'y conformer ?
-D'abord je tiens à préciser que la Tunisie post-révolution appartient à tous les Tunisiens, sans exclusion aucune, et quelles que soient leurs positions vis-à-vis de ce gouvernement. Nous tenons à préserver les acquis de cette révolution en respectant le droit à la liberté de conscience, la liberté d'expression, la liberté du culte conformément aux lois en vigueur. Chaque Tunisien ( de droite, de centre, de gauche et quelle que soit sa coloration politiqu)e est libre de s'exprimer et de s'affirmer tout en se conformant aux valeurs civilisationnelles et bien ancrées dans notre pays et à condition aussi de ne pas mettre en péril l'avenir du peuple et du pays. Tous ceux qui ne se conforment pas à ces règles civilisationnelles et à ces principes de cohabitation ou qui portent atteinte à la vie ou aux biens de leurs concitoyens exerçant des violences contre la liberté du culte et cherchant à se substituer aux institutions fortes, quoique l'on en dise de l'Etat, eh bien ceux là se mettent en travers de la loi et seront punis pour leurs méfaits et l'outrage exercé à l'encontre du peuple et du pays en général. Le chef du gouvernement a été clair à ce propos : pas question de mettre en équation les libertés individuelles et de faire preuve de laxisme face aux débordements de la violence. Toute violation de la loi sera réprimandée quelle que soit l'identité de ceux qui en sont les auteurs. L'assassinat des gens selon les lubies du « Takfir » et les actions de violence visant les hommes de la sécurité nationale et les militaires ainsi que le trafic d'armes, font partie du répertoire des actions terroristes. Leurs instigateurs, ainsi que leurs complices ne peuvent donc être répertoriés que comme terroristes et leurs crimes ne peuvent être avalisés par aucune religion ni par la morale. Le devoir de ce gouvernement qui a la charge de la sécurité du pays est de mettre un terme à leurs actions et à leurs plans maléfiques. C'est son devoir et les Tunisiens sont en droit de l'interpeller sur cette question. Le Chef du gouvernement a été clair quand il a mis l'accent avec clarté et sans ambages sur la nécessité de redoubler d'efforts pour faire face à ce fléau et tout cela bien sûr dans le cadre de la loi. Le gouvernement et les institutions se font forts de préserver les valeurs de la Révolution. Il n'y a guère de place au laxisme devant la nécessité impérieuse de protéger les citoyens et leurs biens et l'intégrité territoriale. Son devoir est de contrer tous ceux qui brandissent les armes contre le peuple. C'est comme pour les arbres de mauvaises graines : il faut les éradiquer à leurs racines.
Nous ne sommes ni contre les Salafistes, ni contre les gens de gauche et encore moins contre les communistes. Sauf qu'ils sont assujettis aux droits et aux devoirs présidant aux rapports au sein de la communauté nationale. Bien plus, il faut les préserver contre les opportunistes et les intrus qui se retournent aussitôt contre eux. Le gouvernement a la charge d'assurer la paix et la citoyenneté. Et celui qui se révolte contre l'Etat pour tuer son prochain et atteindre à ses biens ainsi, qu'aux institutions n'a qu'à assumer les conséquences de ses actes.
•L'exaspération gagne la population tunisienne avec l'éternisation des événements du Mont Chaâmbi et beaucoup parmi nos concitoyens pensent que notre système sécuritaire n'est pas efficient
-Nous comprenons ces inquiétudes après ce qui s'est produit au Chaâmbi surtout que les Tunisiens sont profondément pacifistes et n'ont guère l'habitude de ce genre d'actes. Et d'ailleurs je vous informe que bien de familles d'éléments impliqués sont tout aussi inquiétées. Elles sont surprises parce qu'elles n'ont pas éduqué leurs enfants à la violence et croyaient que le dérivatif religieux pouvait les détourner de la délinquance. Sauf que le petit nombre de ces « terroristes » et leur isolement, même par rapport aux Salafistes, en font des éléments disparates. Ceux-ci ne sauraient donc être pris pour référence. Je loue à cet effet les efforts de l'armée nationale dans la chasse à ces éléments et la manière de resserrer l'étau autour d'eux. D'ailleurs les régions avoisinantes du Mont Chaâmbi continuent de mener une vie laborieuse et normale. Le peuple refuse ces actes et le courage des forces de sécurité et de l'armée, leur sens du sacrifice et l'amour qu'ils vouent à la partie constituent autant de signes forts pour rasséréner nos concitoyens. L'inquiétude que connaît le peuple n'est donc que conjoncturelle et nous louons Dieu pour l'immunité et l'intégrité de notre pays contre ce fléau. La Tunisie jouit en effet d'une situation sécuritaire meilleure à celle de bien d'autres pays. Nous comptons par ailleurs sur l'appui de nos voisins qui savent parfaitement que les événements du Chaâmbi ne représentent qu'une parenthèse. Il n'empêche nous en tirons d'ores et déjà les enseignements nécessaires. Prions Dieu d'accueillir les martyrs en Son Infinie Miséricorde et nous comptons aussi sur le sens de discernement de nos concitoyens pour prêcher la bonne parole et dissuader ceux qui sont tentés par ces dérives.
•L'indexation du dossier des martyrs et blessés et autres blessés de la Révolution, à celui des bénéficiaires de l'Amnistie générale ne risque-t-elle pas de créer des confusions ou plutôt des alourdissements budgétaires. Et où ira-t-on puiser ces fonds?
-Rendre justice aux martyrs et blessés du régime déchu fait partie des objectifs et des priorités de cette Révolution. Rendre grâce aux familles des martyrs et aux blessés est un minimum de la part du peuple tunisien. C'est une chose naturelle car, de tout temps, les peuples vénèrent leurs martyrs. Les avances-servies en guise de compensation aux familles des martyrs et ce qui doit être alloué aux bénéficiaires de l'amnistie générale n'ont pas de prix. C'est une reconnaissance symbolique des sacrifices consentis et cela tend à valoriser leur rôle dans la réalisation de cette glorieuse Révolution. Pour eux la Tunisie est au-dessus de tout calcul. Et tous considèrent que, c'est là un devoir et se limitent à ce qui a été établi par les institutions de l'Etat dans les gouvernements successifs depuis la Révolution, et ce, sans abus ni surenchère. Je vous dirais même que bien des familles des martyrs et des blessés ont exprimé le désir de ne pas bénéficier de ces indemnités par amour pour la Tunisie. Ce qui est sûr c'est que les études successives de ce dossier dans son avancement garantissent un seuil minima de vie décente pour tous, sous un angle strictement égalitaire avec des garanties de soins pour les blessés de la Révolution et les bénéficiaires de l'Amnistie générale. On compte alimenter certains comptes personnels grâce aux dons de ceux qui en consentent tout en préservant les équilibres budgétaires. Le mérite du traitement de ces dossiers, complexes revient aux familles et à tous ceux qui se sont consacrés à éplucher ces dossiers dans les moindres détails colmatant les brèches et palliant les insuffisances comme pour ce qui est des martyrs et blessés du Bassin minier. Nous sommes déterminés à restituer leur dignité et toute la considération dues à ceux qui ont fourni des sacrifices tout en les assurant du soutien de l'actuel gouvernement. Ils méritent même des excuses solennelles pour les outrages subis sous l'ancien régime. Le sang versé pour la lutte contre la dictature aussi bien par les Youssefistes, les syndicalistes, les communistes, les libéraux, les hommes et femmes des médias et hommes et femmes de la culture, mérite tout notre respect et même notre dévotion. Nous y tenons parce que la Justice transitionnelle est une priorité pour ce gouvernement. Nous leur assurerons leurs droits tout en poursuivant en justice leurs tortionnaires pour le mal qu'il leur ont causé. Pour cela il faut assurer une vie décente pour tous. La réussite de cette Révolution dépend de son aptitude à rendre grâce aux victimes. Nous sommes conscients de l'importance de cette question. Et nous ne ménagerons aucun effort pour réaliser cet objectif égalitaire pour la justice et l'équité. Il est en effet impératif de revaloriser les sacrifices pour le peuple et pour le pays. Ce gouvernement qui s'attèle à réalisation des objectifs de la Révolution ne peut se détourner des martyrs et des blessés de la Révolution. Cela n'a strictement rien à voir avec les calculs budgétaires et les pesanteurs conjoncturelles et électorales. C'est une question d'avenir. aucune Révolution ne pourra s'accomplir si elle ignore ceux qui ont versé leur sang pour elle. Aucune dignité n'est possible si l'on fait abstraction des sacrifices consentis pour elle. Car il faut aussi entretenir la flamme du sens du sacrifice et ses principes. Nous espérons de ce fait que tous les partis et toutes les organisations nationales nous soutiendront pour mener à bon port ce dossier, loin des enjeux électoraux et des considérations partisanes et sectaires, car nous n'avons nulle intention d'instrumentaliser ce dossier.
•Les nouvelles du Bassin minier ne sont plus aussi catastrophiques qu'elles ne l'étaient ces derniers temps. Il y a une reprise de la production. Que prévoit le gouvernement comme garde-fous pour que les dissensions paralysantes de ces dernières années soient définitivement aplanies?
-On ne pourra parler du Bassin Minier sans parler de son passé récent. Cette région était marginalisée et la production du phosphate fut victime d'une série de politique malveillantes ayant conduit à des catastrophes environnementales. Il ne faut pas oublier que ces politiques successives lors des années 90, sous prétexte de mise à niveau ont conduit à la déstructuration du Bassin Minier ainsi qu'à celle du Groupe chimique. Il est normal que la situation d'insécurité qu'a vécue le pays ait généré des bouleversements dans ce secteur vital avec son cortège de déséquilibres ( 20.000 chômeurs) et il fallait que la position du gouvernement soit en harmonie avec celles du syndicat et de la société civile. On prend donc acte du danger que fait courir l'arrêt de la production du Bassin Minier pour des milliers d'employés et pour d'autres entreprises nationales. Ces dernières années (après la Révolution) le pays a perdu 20.000 millions de dinars à cause du manque de production et de transport. La société Sfax-Gafsa, la SNCFT, le Groupe chimique et d'autres entreprises ont été lésées et ont accusé un manque à gagner considérable. Il nous faut donc y remédier et rattraper le temps perdu. Car le retour de la production à Sfax-Gafsa ouvre de nouvelles perspectives de croissance dans les régions limitrophes et à l'octroi de nouveaux postes d'emploi, car il faut de la création de richesses et de la croissance pour assurer l'emploi. Le retour de l'activité au Bassin Minier et à Gabès est un message fort à l'intention des investisseurs étrangers et nationaux. Les projets sont importants et à même de résorber le chômage. Sauf que le capital a besoin de sécurité pour qu'il puisse être fructifié. Les projets de développement prévus dans les budgets 2012-2013 sont inédits : rien que pour 2012, le chiffre alloué pour la première fois de l'Histoire de la Tunisie est de 6400 millions de dinars. Mais ceci nécessite aussi une infrastructure viable : des routes, des puits et le concours des promoteurs pour la construction de logements, d'écoles, d'hôpitaux et, bien sûr, le transport. Les investisseurs étrangers ou nationaux ne s'aventureront pas dans des projets alors que, par ailleurs, l'administration est paralysée et que les responsables régionaux passent leur temps à briser les sit-in et à rouvrir les routes bloquées ainsi que les voies ferrées. Nous disons aux habitants du Bassin minier que leurs revendications sont légitimes. Mais obstruer la production et barrer les routes ne permettront pas la création d'emplois. La sagesse ne tolère pas qu'on détruise son édifice de ses propres mains. Nous sommes convaincus que la lutte contre le chômage et les aspirations à une vie décente sont un droit absolu. Nous partageons les inquiétudes des enfants du Bassin Minier, des Gabès, de Skhira et de Sfax. Et nous ferons tout pour remédier aux situations délétères héritées du régime déchu. Notre ambition est de voir la Tunisie prospérer tout en l'assurant des moyens de sa croissance, de l'infrastructure nécessaire et en revalorisant les PME et les PMI, véritables moteurs de la vie entrepreneuriale.
Car finalement, pour revenir au tableau sombre de ces derniers temps, peut-on exiger de l'emploi et en même temps détruire l'infrastructure et refuser de nettoyer la plage du phosphogypse et refuser son transfert dans d'autres régions, pourtant selon les critères internationaux ? Nous comprenons le manque de confiance de certains en la crédibilité de l'Etat. Mais nous demeurons optimistes et croyons toujours en leur sens de la mesure et en l'amour pour leur patrie. Notre souci majeur, en définitive reste la transparence pour trouver des solutions à ces problèmes car, il n'existe guère de problème qui ne requiert solution.
•La question que se posent tous les Tunisiens : Y aura-t-il des élections avant la fin de l'année comme vous l'avez-vous-même, affirmé ?
-Ce choix l'a affirmé le Chef du Gouvernement devant la Constituante le jour du vote de confiance. Notre pays a besoin d'un consensus national qui enfante une constitution pour tous les Tunisiens autour des choix nationaux consensuels et qui nous conduiront vers des élections législative et présidentielle dans un délai n'allant pas au-delà de 2013. Nous devons assurer les réquisits sociaux économiques et logistiques pour que ces élections se déroulent dans les délais et posent le socle d'une démocratie réelle avec des garanties d'alternance pacifique pour le pouvoir. Le Dialogue national a accouché d'accords que je définirais d'historiques. Il s'agissait surtout, avec l'accord sur les structures constitutionnelles et institutionnelles, de refléter l'ambition du peuple tunisien et raffermir sa capacité à transcender les luttes partisanes et l'endoctrinement idéologique. La plate-forme de dialogue avec l'UGTT, les autres organisations et tous les corps sectoriels de métiers, ainsi que l'implication de la société civile sont à même de favoriser l'ouverture des partis et le droit à la différence. Cela nous rassure quant à l'avenir du pays, un pays représentatif de tous les courants et au-dessus des calculs partisans et sectaires. Nous prônons dès lors une politique participative pour générer un consensus autour des priorités que nous nous sommes assigné : la sécurité, la lutte contre l'inflation, la lutte contre l'évasion des produits, la réalisation des projets programmés et la concrétisation de la Justice transitionnelle pour que chacun recouvre ses droits.
Il faut donc aplanir toutes ces difficultés et sommes déterminés comme gouvernement (je le dis encore) à mener à bon port ces élections dans les délais impartis, en assurer le succès et à nous conformer à la loi des urnes quel qu'en soit le vainqueur. Nous continuerons donc à travailler selon des normes saines aussi bien politiques qu'éthiques. Nous nous attèlerons à protéger les institutions du pays jusqu'à ce que nous consignions le flambeau à ceux que le peuple aura choisi. Dès lors nous ne tolérons pas qu'on porte atteinte à ce processus. Nous n'alourdirons pas l'administration avec des recrues de dernière minute ou des promotions anarchiques.
Nous nous comporterons, même vis-à-vis de nos irréductibles adversaires en toute loyauté et en toute fraternité. Le peuple nous a élus pour assurer cette phase historique de la Tunisie. Nous serons à la hauteur et serons dignes de sa confiance. Et donc en conformité avec les idéaux et les principes de la démocratie les élections se dérouleront avant la fin de l'année 2013 et nous nous plierons au verdict des urnes.


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