Les services compétents du ministère de la Santé, s'activent, en prévision de la saison de l'été, pour assurer le contrôle et maîtriser les épisodes de diarrhée, une pathologie d'apparence banale, mais aux conséquences lourdes. Elle a pour principales causes un empoisonnement alimentaire, une consommation d'eau contaminée ou encore une mauvaise hygiène de vie. En Tunisie, en plus de la surveillance continue, effectuée à longueur d'année, un système sentinelle a été mis en place depuis quelques années, pour suivre de près, les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de la diarrhée et parfaire le dispositif d'intervention. Cette surveillance intensive s'étale entre mai et septembre, période qui voit se multiplier plusieurs sortes de germes et de bactéries exposant toutes les catégories d'âge à une éventuelle contamination. De mai à septembre 2007, les cas de diarrhée enregistrés ont oscillé entre 4,3 et 9,5 %, alors que de janvier à avril ce taux s'est limité entre 2,3 et 2,9 %. Au cours des cinq dernières années les épisodes de diarrhée ont été ramenés à moins de 70 mille cas. La lutte anti-diarrhéique, est l'un des premiers programmes de lutte contre les maladies transmissibles en Tunisie. Elle comprend la prévention, avec l'appui des divers supports de média et des équipes itinérantes, dans le cadre de campagnes de vulgarisation sanitaire. On se souvient, surtout des recettes simples et ô combien salvatrices insufflées par les spots radiotélévisés, où il suffisait de diluer un sachet de sel, fourni gratuitement, dans de l'eau potable. Le riz et les carottes sont fortement recommandés pour remédier à la déshydratation, une des conséquences morbides de la diarrhée. Aujourd'hui, si l'on est bien loin de parler d'un problème de santé publique, la vigilance, demeure toujours requise pour maintenir le niveau des indicateurs enregistrés dans ce domaine, explique Dr. Mondher Bejaoui, épidémiologiste à la direction des soins de santé de base (DSSB) qui a insisté sur l'importance de concevoir de nouvelles idées pour contrecarrer les complications de cette pathologie. La lutte contre la diarrhée, qu'elle soit d'origine virale, bactérienne ou parasitaire, passe par une bonne hygiène de l'alimentation, une eau potable, la propreté de l'environnement et le lavage fréquent des mains, sources de transmission des bactéries. De son côté l'Etat a mis sur pied plusieurs programmes pour gérer au mieux, le développement urbain, à travers l'amélioration des logements, l'alimentation en eau potable et en électricité, l'assainissement, la protection de l'environnement, le renforcement de l'hygiène du milieu, et la consolidation des soins primaires. Il convient de citer, dans ce contexte, le programme présidentiel de réhabilitation des quartiers populaires et les interventions du Fonds de solidarité nationale (FNS). Dr. Béjaoui a soulevé, par ailleurs, l'importance de l'allaitement dans le renforcement des anticorps qui protègent contre les bactéries. Des groupes de personnes sont formés pour donner des conseils et sensibiliser à l'importance du lait maternel au sein de leur communauté. Actuellement, l'expérience est menée dans les gouvernorats de Béja, L'Ariana et Monastir. « L'objectif est d'amener les communautés, à se prendre en charge », a-t-il affirmé. Dans le monde, la recherche sur la diarrhée de l'enfant est en perte de vitesse depuis les années 80. Les fonds qui y sont consacrés sont nettement inférieurs au budget de la recherche sur d'autres maladies qui, comparativement, causent peu de décès, constate l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant, cette pathologie continue à faire des ravages, notamment, dans les pays en voie de développement. Elle tue chaque année, 2 millions d'enfants et est à l'origine de près de 20 pc des décès d'enfants dans le monde. Une situation qui nuit à la réalisation du 4e objectif du millénaire, visant à réduire de deux tiers la mortalité de l'enfant d'ici 2015.