Dans un discours prononcé le 2 juin à Tunis, en ouverture de la conférence internationale « Dialogue des civilisations et diversité culturelle » organisée conjointement par l'organisation internationale de la francophonie, l'Organisation islamique pour l'éducation, la science et la culture, et l'Etat tunisien, le Président Zine El Abidine Ben Ali s'est élevé contre les préjugés et la stigmation des cultures et religions en se fondant sur des cas isolés: « Il est vraiment inique de qualifier une culture, une civilisation ou une religion, d'extrémisme et de terrorisme, en se fondant sur des crimes commis par des extrémistes ou des terroristes, pour généraliser le jugement à une nation déterminée en dépit de toute la culture de modération, de fraternité et de paix qu'elle a portée et qu'elle porte encore », a t-il indiqué. « Il est également injuste que certains médias, de par le monde, s'emploient à diffuser des informations qui portent préjudice aux autres religions et cultures et à leurs symboles, et cherchent à consacrer une image stéréotypée, préconçue et fausse à une nation entière, au risque de heurter les consciences et d'attiser la rancoeur et la haine parmi les extrémistes des deux bords », a également souligné le chef de l'Etat tunisien. En ce qui concerne la diversité culturelle, a poursuivi le Président Ben Ali, « nous considérons que le respect des identités et des spécificités des peuples constitue le meilleur cadre pour l'instauration d'un dialogue équilibré, d'égal à égal, entre les civilisations, les cultures et les religions ». Rappelant les diverses mesures prises en Tunisie pour enraciner la culture du dialogue, de la tolérance, des droits de l'homme et du respect des différences, le Président tunisien a exhorté tous les pays, à l'Est ou à l'Ouest, à ancrer la tolérance et le respect de l'Autre dans la pratique quotidienne, rejetant « la tendance raciste qui cherche à propager l'idée de l'existence de races « supérieures » et de races « inférieures », de cultures « créatrices » et de cultures « stériles », de religion « pacifique » et de religion « violente ». Le progrès et le sous-développement sont deux notions relatives, liées à des contingences multiples, et quant aux » trois religions célestes, elles ont en commun des valeurs universelles auxquelles croient tous les êtres humains », a assuré le président tunisien qui a appelé à instituer « un partenariat international pour le dialogue, la coopération, la paix et le développement, consacrant la communication entre toutes les nations, partout dans le monde, indépendamment de la couleur, de la race, de la religion ou de la langue ». Avant l'allocution présidentielle, le Secrétaire général de la Francophonie, l'ancien chef de l'etat sénégalais Abdou Diouf avait rendu hommage à « la Tunisie qui a su, sous la conduite du président ben Ali, rester une « nation ouverte sur le monde et sur l'avenir ».