INFOTUNISIE–Selon une étude réalisée récemment par la Banque mondiale sur «L'eau dans le monde arabe : perspectives de gestion et innovations», la Tunisie est retenue comme un exemple et un modèle à suivre, au double plan régional et international dans le domaine de la gestion efficace des ressources hydrauliques. Cette nouvelle distinction vient couronner la démarche avant-gardiste adoptée par la Tunisie dans le domaine de la gestion des ressources hydrauliques. Il s'agit pour l'essentiel de garantir une eau potable pour tous et d'améliorer les services d'assainissement en général. Il en ressort de ce rapport que la Tunisie est parvenue à mobiliser jusqu'à ce jour environ 88% des ressources hydrauliques, contre 60% en 1990. L'étude précise, par ailleurs, que la Tunisie a préservé l'équilibre régional aux plans de la planification, de la gestion et de la distribution des eaux sur tout le territoire de la République. Le taux d'approvisionnement en eau potable est de l'ordre de 100% en milieu urbain et s'élève à 90% en milieu rural. L'étude de la Banque mondiale met en exergue, sur un autre plan, l'efficience de la politique hydraulique en Tunisie concernant tant l'économie en eaux, que le traitement des eaux usées ou encore le dessalement de l'eau de mer et son exploitation au profit des secteurs de l'agriculture, de l'environnement et du tourisme. L'étude avance que la Tunisie n'épargne aucun effort en vue d'assurer une meilleure gestion de ses ressources hydrauliques. Ce souci constant se traduit par l'intérêt qu'accorde le pays à la gestion des ressources hydrauliques en commun avec l'Algérie et la Libye. Dans cette perspective, des actions d'évaluation de ces réserves hydrauliques communes ont été menées et une stratégie commune en vue d'optimiser la gestion de ces ressources a été mise au point. La même étude s'intéresse également à l'ensemble des défis que la Tunisie est appelée à relever en vue de répondre à ses besoins en eau à l'horizon 2030. Il s'agit de la rareté des ressources hydrauliques, de la diminution de la qualité des eaux en raison de l'impact des changements climatiques sur les écosystèmes (augmentation des températures, diminution des quantités de pluies, apparition de phénomènes extrêmes tels que les sécheresses et les inondations). Actuellement, le volume des ressources en eau en Tunisie ne dépasse pas les 4,8 milliards de mètres cubes par an, dont 610 millions m3 peu renouvelables, 1,5 million m3 renouvelables chaque année à partir des nappes souterraines et 2,1 milliard m3 qui ruissellent chaque année au niveau des oueds. La répartition géographique des différentes sources d'eau en Tunisie indique que 81% de ces eaux sont disponibles au Nord, 11% au centre et 8% au sud du pays. Ces résultats sont le fruit de l'ensemble des chantiers mis en route par le pays en la matière. Il s'agit pour l'essentiel des stratégies décennales de mobilisation des ressources hydrauliques dont la première, qui couvre la période (1990-2000) a permis la mise en place d'un réseau cohérent d'ouvrages hydrauliques. Cette stratégie a été renforcée par une deuxième stratégie qui couvre la période (2001-2011) et qui concerne la création de 29 grands barrages, 223 barrages collinaires, 825 lacs collinaires, outre la réalisation d'un ensemble d'ouvrages pour l'épandage des eaux, l'alimentation des nappes souterraines et le forage de puits d'exploration. Cette infrastructure de base a permis à la Tunisie de répondre à la demande en eau des grandes zones urbaines du pays notamment au cours des périodes de sécheresse et de poursuivre la réalisation du programme national de dessalement des eaux ainsi que la stratégie nationale d'économie des eaux d'irrigation. Le programme présidentiel « Pour la Tunisie de demain » se propose de réaliser un saut qualitatif et d'entamer une nouvelle phase en matière de mobilisation des ressources hydrauliques pour atteindre un taux de mobilisation de 95% à l'horizon de 2011. L'objectif est d'assurer les besoins du pays à moyen et long termes et ceux des secteurs économiques en cas d'années successives de sécheresse, tout en œuvrant à améliorer la qualité de l'eau potable. L'ancrage de la culture d'économie d'eau, qui demeure tributaire d'une meilleure rationalisation de la consommation au double plan micro et macro-économique, constitue, de nos jours, un défi majeur que l'ensemble des communautés se doivent de relever eu égard à son importance géopolitique. .